2 octobre : de la reprise de Jérusalem à la première élection législative au Qatar, une date marquante dans l’Histoire

Le 2 octobre est une date riche en événements historiques, marquée par des conquêtes militaires, des avancées technologiques, des luttes pour l’indépendance et des moments tragiques. Revenons sur les faits marquants qui ont façonné ce jour à travers les siècles.

1187 : Saladin reprend Jérusalem aux Croisés

Le 2 octobre 1187, Saladin, le célèbre sultan et chef militaire musulman, reprend Jérusalem aux Croisés. Après une période de près de 88 ans de domination chrétienne, Saladin s’est lancé dans une campagne militaire pour reconquérir la ville sainte. Ce moment fait suite à la bataille décisive de Hattin, où les forces chrétiennes furent défaites par l’armée musulmane dirigée par Saladin.

La reprise de Jérusalem marque un tournant dans les croisades, car elle conduit à la troisième croisade, où des figures historiques comme Richard Cœur de Lion tenteront sans succès de reprendre la ville. Saladin, malgré sa victoire, se distingue par sa clémence envers les habitants chrétiens de Jérusalem, leur permettant de quitter la ville en échange d’une rançon. Cet événement est souvent cité comme un exemple de sa sagesse et de son sens de l’honneur, contrastant avec les violences perpétrées lors de la prise de Jérusalem par les Croisés en 1099.

1935 : L’Italie envahit l’Éthiopie

Le 2 octobre 1935, l’Italie fasciste de Benito Mussolini lance une invasion contre l’Éthiopie, marquant le début de la seconde guerre italo-éthiopienne. Cette agression s’inscrit dans le cadre de la politique expansionniste de Mussolini, qui ambitionne de constituer un empire colonial en Afrique. L’invasion est brutalement menée, utilisant des armes chimiques et une force militaire disproportionnée face à l’armée éthiopienne.

Cette agression suscite l’indignation internationale et expose l’impuissance de la Société des Nations (SDN), l’ancêtre des Nations Unies, à empêcher l’invasion. L’Éthiopie, alors l’un des rares États africains indépendants, subira une occupation italienne jusqu’en 1941, date à laquelle les forces alliées libéreront le pays durant la Seconde Guerre mondiale. Cet épisode est souvent évoqué pour illustrer l’agressivité des régimes fascistes et les failles du système international de l’époque.

1955 : Fin du service de l’ENIAC, premier ordinateur électronique programmable

Le 2 octobre 1955 marque la fin du service de l’ENIAC (Electronic Numerical Integrator and Computer), considéré comme le premier ordinateur électronique programmable pour des usages multiples. Mis en service en 1945, l’ENIAC est une révolution technologique : il occupe une surface de 167 m², pèse 30 tonnes et contient plus de 17 000 tubes à vide.

Conçu initialement pour effectuer des calculs balistiques pendant la Seconde Guerre mondiale, l’ENIAC est ensuite utilisé pour des recherches scientifiques et des calculs complexes. Sa mise hors service marque la fin d’une ère et le début d’une nouvelle ère de l’informatique, ouvrant la voie aux ordinateurs modernes, de plus en plus rapides et compacts. L’ENIAC symbolise ainsi l’essor des technologies numériques, devenues aujourd’hui indispensables.

1958 : Indépendance de la Guinée vis-à-vis de la France

Le 2 octobre 1958, la Guinée devient le premier pays d’Afrique francophone à obtenir son indépendance de la France. Sous la direction de Sékou Touré, la Guinée rejette le projet de la Communauté française proposé par le général de Gaulle lors du référendum de septembre 1958. Ce choix audacieux et courageux marque une rupture nette avec la France, qui répond par un retrait brutal de ses infrastructures et de son soutien économique.

Cette indépendance devient un exemple et une source d’inspiration pour d’autres mouvements de libération en Afrique francophone. La décision de Sékou Touré est perçue comme un acte d’affirmation de la souveraineté africaine, bien que le pays fasse ensuite face à des défis économiques et politiques dans les années qui suivent. L’indépendance de la Guinée reste néanmoins un moment clé dans l’histoire des luttes anticoloniales.

2018 : Assassinat de Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul

Le 2 octobre 2018, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi est assassiné au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Khashoggi, critique du régime saoudien et du prince héritier Mohammed ben Salmane, avait été enlevé, séquestré et torturé à l’intérieur du consulat. Cet acte choquant provoque une onde de choc mondiale, suscitant l’indignation et une condamnation quasi unanime.

L’absence de conséquence judiciaire pour les commanditaires présumés de cet assassinat, notamment Mohammed ben Salmane, met en lumière les questions liées à la liberté de la presse, aux droits de l’homme et à l’impunité des régimes autoritaires. Malgré la pression internationale, les enquêtes n’ont pas abouti à des sanctions significatives, ce qui laisse planer un voile sombre sur l’affaire Khashoggi et le respect des droits humains dans le monde.

2021 : Premières élections législatives au Qatar

Le 2 octobre 2021, le Qatar organise pour la première fois de son histoire des élections législatives. Ce scrutin vise à élire les deux tiers des membres du Conseil consultatif, un organe qui a pour rôle de conseiller l’émir du Qatar sur des questions législatives et politiques. L’organisation de ces élections est un pas vers une certaine forme de participation politique, bien que l’émir conserve l’essentiel du pouvoir.

Ces élections sont observées avec attention par la communauté internationale, car elles symbolisent une ouverture politique dans une région souvent marquée par des régimes autoritaires. Néanmoins, les élections suscitent également des débats quant à leur portée réelle et à la question de la représentation des citoyens dans les monarchies du Golfe.

Le 2 octobre, à travers ces événements, illustre la diversité des enjeux historiques, politiques, technologiques et humains qui continuent de façonner notre monde.