La dette publique française a franchi un nouveau seuil symbolique en atteignant 3.303 milliards d’euros au troisième trimestre 2024, représentant 113,7 % du produit intérieur brut (PIB).
Cette situation relance le débat sur la soutenabilité économique et les risques de déclin, alors que les finances publiques continuent de s’alourdir.
Une dette en croissance rapide
Selon l’Insee, la dette publique a augmenté de 71,7 milliards d’euros entre juillet et septembre 2024. Comparé aux 870 milliards d’euros enregistrés en 2000 et aux 2.000 milliards atteints en 2016, cette nouvelle hausse reflète une progression soutenue. En dépit de ces chiffres impressionnants, plusieurs experts se montrent rassurants.
« Il n’y a pas de quoi s’inquiéter », estime Nathalie Janson, professeur à Neoma Business School. Elle souligne que l’euro permet une capacité d’endettement accrue pour des pays comme la France. Toutefois, le manque de productivité comparé aux États-Unis demeure un point faible structurel.
Une stabilité apparente, mais des défis persistants
Dorothée Rouzet, cheffe économiste à la direction générale du Trésor, partage un avis mesuré. Selon elle, la France ne risque pas une crise brutale comparable à celle de la Grèce, mais elle fait face à un « lent déclin ». Elle pointe du doigt la perte de compétitivité de l’économie française vis-à-vis de ses voisins européens, capables de réduire plus rapidement leur déficit sous le seuil des 3 % du PIB fixé par les critères de Maastricht.
La spécialiste rappelle également que l’endettement destiné à financer des dépenses non productives, comme les retraites, freine la capacité de croissance à long terme.
Une confiance européenne fragile
Si la dette française continue d’être bien accueillie sur les marchés financiers, grâce notamment à l’excès d’épargne en Europe, cette situation pourrait ne pas durer. Christian Parisot, économiste et conseiller auprès d’Aurel BCG, met en garde contre un éventuel retournement de la confiance des investisseurs.
« Une défiance envers la dette, comme ce fut le cas pour le Royaume-Uni, peut survenir très rapidement », note-t-il. La stabilité parlementaire et la gestion rigoureuse des finances publiques deviennent ainsi des facteurs essentiels pour éviter une crise de confiance.
Les enjeux pour l’avenir
La France devra rapidement renforcer sa compétitivité économique pour contenir les effets d’une dette grandissante. Les experts appellent à une meilleure allocation des emprunts vers des investissements productifs susceptibles de stimuler la croissance.
En attendant, la situation budgétaire reste sous contrôle, mais le moindre signal de défiance des partenaires européens ou des marchés financiers pourrait entraîner des répercussions graves sur la gestion de la dette et la stabilité économique du pays.
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