L’ancien ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle Faouzi Abderrahmane a commenté le dernier discours du secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) Noureddine Taboubi au cours duquel il a affirmé que le gouvernement tente de réduire les salaires des fonctionnaires de 10%.
Le responsable a révélé que les salaires de 700.000 employés de la fonction publique sont estimés à 1,6 million de dinars.
Le salaire d’un débutant dans la fonction publique est estimé à 1200 dinars tandis que celui des salariés du secteur privé ne dépasse pas 700 dinars.
“Cependant, ces salaires ne sont pas alignés avec le parcours des employés” a t-il dit faisant savoir qu’un directeur général reçoit en moyenne 1900 dinars par mois mis à part les frais supplémentaires de l’essence et de la voiture administrative.
Abderrahmane a expliqué que la différence salariale entre un nouveau salarié et un employé expérimenté ne dépasse pas 700 dinars ajoutant que cela a aggravé davantage la situation financière des salariés.
Il a cependant révélé que les salaires des employés du secteur privé se multiplient par 4 ou 6 voire même plus tout au long de sa carrière professionnelle soit près de 25 ans.
Pointant du doigt les promotions automatiques dans la fonction publique, l’ancien ministre a mis l’accent sur l’absence d’un système de gestion des ressources humaines permettant d’évaluer les salariés pendant leurs carrières.
” Cela empêche souvent les responsables de prendre plusieurs décisions. S’ajoute à cela, le phénomène de la promotion basé sur le favoritisme ce qui a aggravé davantage la situation générale de la fonction publique” a t-il expliqué.
Le résultat de ce système était l’incompétence, la congestion, le désespoir, la démotivation et l’irresponsabilité.
“L’administration tunisienne a besoin d’une révolution au niveau des concepts, la situation se dégrade de plus en plus” a t-il dit levant le voile sur le paradoxe de l’administration marquée par une masse salariale très élevée et des salaires très bas.
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