Diaspora

France : Plus de 300 médecins étrangers en grève de la faim pour dénoncer leur précarité

France : Plus de 300 médecins étrangers en grève de la faim pour dénoncer leur précarité

Une mobilisation nationale des médecins étrangers

Depuis le 5 mars 2024, plus de 300 médecins étrangers, titulaires de diplômes obtenus hors de l’Union européenne (PADHUE), ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de travail et exiger leur régularisation.

Au Centre hospitalier d’Hirson, dans l’Aisne, trois praticiens participent activement au mouvement. Parmi eux, le docteur Karim Fatnassi, médecin algérien de 49 ans, qui travaille en France depuis 2020.

“On travaille avec des contrats de trois mois, de six mois, renouvelables à chaque fois. Et à chaque fin de contrat, on est stressé. On ne sait pas se projeter dans l’avenir”, dénonce-t-il.

Malgré leur expérience sur le terrain, ces médecins sont soumis à un statut précaire, avec des salaires inférieurs à ceux des praticiens hospitaliers.

Les PADHUE perçoivent entre 1 700 et 2 400 euros par mois, soit l’équivalent d’un interne, bien loin de leur niveau de compétence et de responsabilité.

Une reconnaissance des compétences demandée

Le docteur Zoubir Moussa Benyacine, médecin à Hirson depuis 2017, critique le concours des épreuves de vérification des compétences (EVC), qui détermine l’accès à une titularisation.

“Ce qu’on demande, nous, c’est qu’on nous valide notre expérience, notre compétence selon le dossier”, explique-t-il.

Le maire d’Hirson, Jean-Jacques Thomas, soutient le mouvement. Il rappelle que trois médecins sur dix dans l’Aisne sont des PADHUE et que leur rôle est essentiel pour lutter contre la pénurie médicale. “Lorsqu’on a cette expérience, on sait si on est bon ou mauvais. Mais ce n’est pas un examen qu’ils passent, c’est un concours dont le niveau change chaque année.”

Des promesses de régularisation toujours en attente

En janvier 2024, le président Emmanuel Macron et l’ancien Premier ministre Gabriel Attal avaient promis des régularisations pour combler les déserts médicaux. Pourtant, plusieurs mois plus tard, rien n’a été concrétisé.

“Il nous entend, mais rien ne se passe. Et nous, on vit toujours cette précarité. Jusqu’à quand, on ne sait pas”, regrette le docteur Fatnassi.

Pour faire entendre leur voix, les praticiens en grève de la faim ont prévu une manifestation devant le ministère de la Santé, le 8 mars.

Leur message est clair : obtenir une reconnaissance à la hauteur de leur contribution au système de santé français.

 

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