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USA : C’est parti pour l’arrestation et l’expulsion des étrangers qui agitent les universités, la Police fédérale sévit à Columbia

USA : C’est parti pour l’arrestation et l’expulsion des étrangers qui agitent les universités, la Police fédérale sévit à Columbia

Jusqu’où ira Donald Trump pour donner des gages de soutien aveugle à l’Etat hébreu ? Jusqu’où ira le président américain pour faire plaisir à l’extrême droite israélienne et au Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dit de Trump qu’il «n’avait jamais eu de meilleur ami à la Maison Blanche» ? Non content d’avoir sabré les 400 millions de dollars de subventions fédérales versées à l’université de Columbia, l’épicentre de la protestation estudiantine pour les droits élémentaires des Palestiniens, le pouvoir en place commence à s’en prendre physiquement aux leaders des manifestations. Un d’entre eux a été arrêté hier dimanche 9 mars par les autorités fédérales…

Mahmoud Khalil sera le premier d’une longue liste

Trump s’est engagé à expulser vers leur pays d’origine les étudiants étrangers qui agitent les campus. La prestigieuse université de Columbia, à New York, est forcément dans le viseur. Mahmoud Khalil, un des instigateurs de ces manifestations récurrentes depuis le printemps 2024, a été cueilli par les forces de l’ordre, en application des “décrets du président Trump interdisant l’antisémitisme, et en coordination avec le département d’Etat“, a annoncé sur X le Department of Homeland Security (DHS), un service de police en charge, entre autres, du contrôle aux frontières, de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme.

Le DHS argue que Mahmoud Khalil “a mené des activités liées au Hamas, une organisation terroriste désignée“, sans autres indications. “Nous allons retirer leur visa ou leur green card (titre de résidence permanente aux États-Unis, NDLR) à tous les soutiens du Hamas aux États-Unis pour qu’ils puissent être expulsés“, a écrit sur X le secrétaire d’État américain Marco Rubio.

Des agents du Department of Homeland Security ont arrêté Mahmoud Khalil, un Palestinien fraîchement diplômé de Columbia“, a confirmé dans un communiqué le Syndicat des étudiants travailleurs de l’université. D’après ce syndicat Mahmoud Khalil est titulaire d’un permis de résidence permanente aux USA.

L’université a été sollicitée pour un commentaire sur cette arrestation, silence radio. “Columbia continuera à respecter la loi (…) les forces de l’ordre doivent avoir un mandat judiciaire pour pénétrer dans les parties non-publiques de l’université“, s’est bornée à dire l’université dans un communiqué.

Les bombardements massifs de l’armée israélienne à Gaza et l’appui tout aussi massif de l’administration Biden à l’Etat hébreu troublent depuis des mois la quiétude de l’université de Columbia. Cet établissement privé très côté et qui fait partie du très sélect Ivy League est sorti de sa torpeur bourgeoise (une année de scolarité se chiffre à près de 90 000 dollars) pour dénoncer les souffrances des Palestiniens…

La contestation s’est tellement installée qu’en 30 avril 2024 la présidente de l’université – elle a démissionné depuis – a mobilisé la police de New York pour faire décamper quelques dizaines de militants et étudiants pro-palestiniens. Trump durant sa campagne présidentielle avait dénoncé énergiquement ces manifestations et les universités qui les abritaient. Donc il fallait s’attendre à des frappes dès son retour. Et personne, ni les démocrates ni les citoyens américains juifs qui manifestaient contre Israël, ne prend la défense des pro-palestiniens.

Une cohérence dans l’action, dans les horreurs également

Le républicain dès son retour à la Maison-Blanche a cassé la décision de son prédécesseur sur la livraison des bombes de 907 kilos. Le 4 février dernier, flanqué de Netanyahu à Washington, il a annoncé l’exil forcé – provisoire au début puis définitif – des Gazaouis et vient de déchirer le Plan proposé par le Sommet arabe du Caire. D’ailleurs un ministre israélien a déclaré que les voeux du républicain – en fait ce sont ceux de Netanyahu – pour Gaza ont commencé à “prendre forme“. La preuve : Israël a annoncé la coupure immédiate de l’électricité, et la pression montera crescendo.

Aux Etats-Unis comme à Gaza la vie des Palestiniens et ceux qui les soutiennent deviendra vite un enfer sans que les Etats arabes ne fassent rien pour s’y opposer. Le Plan arabe pour reconstruire l’enclave palestinienne sans déplacer ses habitants a été validé par l’OCI (Organisation de Coopération Islamique), par la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. Mais c’est comme si tout ce soutien ne pesait rien face aux désidératas de Trump. D’ailleurs les pays arabes ont perdu symboliquement la bataille quand ils ont couru pour soumettre leur Plan à la Maison-Blanche alors que théoriquement rien ne les y obligeait…

Ils pouvaient très bien faire cavalier seuls sur ce dossier et s’imposer par leur force collective, leur puissance économique (le pétrole et le gaz ce n’est pas rien tout de même !), ils ne le font pas. Le courage leur manque, comme il leur manque depuis 76 ans pour régler définitivement les problèmes de leurs frères palestiniens.

 

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