Dans un climat diplomatique sous tension, le président américain Donald Trump a appelé lundi 7 avril 2025 le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à régler ses différends avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, tout en annonçant le lancement imminent de discussions de haut niveau entre les États-Unis et l’Iran.
Une sortie remarquée sur Erdogan
Lors d’un échange devant la presse à la Maison Blanche, Donald Trump a tenu à souligner sa bonne entente personnelle avec le président turc. « J’ai une relation formidable avec un homme nommé Erdogan. Je l’aime et il m’aime, ce qui agace les médias », a-t-il déclaré. Il a ensuite rapporté avoir conseillé à Netanyahu de « régler ses problèmes » avec Erdogan et a insisté sur l’importance pour Israël d’« agir avec rationalité » pour éviter toute escalade avec Ankara.
Netanyahu, de son côté, a exprimé sa préoccupation quant à une éventuelle utilisation du territoire syrien pour des attaques contre Israël, y compris par la Turquie, tout en estimant que les relations d’Ankara avec Washington pourraient servir de levier pour éviter une crise.
Trump annonce des négociations américano-iraniennes
Plus inattendue encore a été l’annonce par Trump d’une rencontre de haut niveau entre les États-Unis et l’Iran prévue pour le samedi suivant. Le président américain a précisé que cette réunion, dont le lieu n’a pas été confirmé, pourrait s’avérer cruciale. « Si les négociations échouent, ce sera une très mauvaise journée pour l’Iran », a averti Trump, martelant que Téhéran ne devait en aucun cas obtenir l’arme nucléaire.
Quelques heures plus tard, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a confirmé via la plateforme X que les discussions auront lieu en Oman et qu’elles seront menées de manière « indirecte » entre les deux parties. Il a qualifié cette rencontre à venir de « test autant qu’une opportunité », ajoutant que « la balle est désormais dans le camp américain ».
Les médias iraniens ont également indiqué que les négociations seront conduites par Araghchi et le représentant américain Steven Witkoff.
Des sources citées par le New York Times ont par ailleurs laissé entendre que Téhéran pourrait envisager un dialogue direct si les échanges indirects progressaient favorablement.
Une annonce qui prend Israël de court
Selon le journal Israel Hayom, l’annonce de Trump aurait pris de court le gouvernement israélien. Un membre du cabinet israélien présent à Washington a confié que la surprise était palpable au sein de la délégation de Netanyahu.
Netanyahu a toutefois nuancé ses critiques, affirmant que si la diplomatie parvenait à empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire « de manière complète, comme cela s’est produit en Libye », alors cela pourrait être considéré comme une bonne chose.
Une nouvelle phase dans la stratégie de Trump
Ce retour au dialogue intervient après une première présidence marquée par une politique de « pression maximale » sur l’Iran, durant laquelle Trump avait dénoncé unilatéralement l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 sous Barack Obama. Il avait alors réimposé de lourdes sanctions économiques à Téhéran, poussant l’Iran à réduire progressivement ses engagements.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, Trump a maintenu cette ligne dure, tout en affichant une volonté d’engagement diplomatique. Il a même récemment averti l’Iran qu’en cas d’échec du dialogue, celui-ci risquerait de subir des frappes ciblées.
Avec cette nouvelle initiative, l’administration Trump semble chercher à concilier fermeté et ouverture, tout en naviguant dans un contexte international complexe où les tensions régionales restent vives.
Les prochains jours seront déterminants pour savoir si ce pari diplomatique peut aboutir à une désescalade, ou s’il ne fera que raviver les incertitudes géopolitiques.
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