Economie

Budget : Vers la consolidation de la politique du compter sur soi

Budget : Vers la consolidation de la politique du compter sur soi

L’année 2024 a permis de prouver amplement que compter sur soi pour la Tunisie en matière de la gestion des équilibres des finances publiques était possible, malgré les défis de cette approche qui nécessite des mesures audacieuses et des réformes importantes.

A l’origine, ce principe (compter sur soi) a vu le jour dans le cadre du bras de fer implicite entre la Tunisie et certaines institutions financières internationales. Ces dernières adoptent toujours la même recette pour tous les pays qui se trouvent en détresse financière. 

Ayant une fibre sociale de premier plan, le Président de la République Kais Saïed n’a pas hésité à réfuter ces formules et à lancer le défi de pouvoir honorer les engagements internationaux sans recourir aux refinancements de ces dettes.

Baisse de la dette extérieure

Bien que plusieurs agences de notation aient eu des inquiétudes quant à la capacité du pays à parvenir à respecter ses engagements extérieurs, la Tunisie a pu le faire. En outre, l’encours de dette extérieure a été réduit. En 2023, il était de 66 874 millions de dinars (MD) et à fin 2024, il est estimé à 61 418 MD. Indéniablement, c’est une réussite.

C’est dans ce contexte que la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi a annoncé hier mardi 8 avril 2025 que l’orientation actuelle de l’État consiste à limiter le recours à l’emprunt extérieur et à privilégier l’autofinancement en mobilisant ses propres moyens. D’où l’impératif de rationaliser les dépenses budgétaires et de stimuler la croissance économique.

Khaldi a indiqué que son département est en train de finaliser le projet de la loi de Finances 2026. Ce dernier sera soumis aux différents ministères et structures de l’État dans les plus brefs délais, afin d’examiner d’éventuelles propositions d’amendements.

Poursuivre les réformes

Répondant aux interventions des élus lors d’une séance plénière à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), la ministre a indiqué que son département se penche actuellement sur la mise à jour du budget de l’État pour l’exercice 2025, en veillant à ce que les hypothèses s’adaptent au mieux à la conjoncture économique internationale.

Également Khaldi a précisé que l’État œuvre à rationaliser les avantages fiscaux, à lutter contre le commerce parallèle et à contrer l’évasion fiscale.

Dans ce même contexte, elle a rappelé que l’État a œuvré pour assurer l’équité fiscale, notamment par l’ajustement du barème de l’impôt sur le revenu dans la Loi de Finances 2025. « Plus de 60 % des personnes physiques, en particulier parmi les fonctionnaires, ont bénéficié de la réduction de leurs impôts dans le cadre de cette mesure, dont le coût est estimé à 693 MD pour le budget de l’État », a-t-elle ajouté.

Hypothèses de base

Le budget de l’État pour 2025 repose sur plusieurs hypothèses clés liées au cadre économique national et international. Le taux de croissance est estimé sur la base des prévisions économiques internes et externes. L’hypothèse centrale est que la croissance économique se stabilisera dans un contexte de reprise progressive après des années de ralentissement, notamment grâce à la relance de secteurs productifs.

En outre, il est prévu que la monnaie nationale reste relativement stable face aux principales monnaies étrangères. Cette stabilité est essentielle pour pourvoir évaluer de manière fiable les dépenses publiques liées aux importations, notamment celles des produits énergétiques et alimentaires.

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