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Accord sur le Nil : L’Éthiopie célèbre, l’Égypte et le Soudan s’opposent fermement

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Le 13 octobre 2024, un accord historique a été ratifié par plusieurs pays riverains du Nil, déclenchant des réactions contrastées. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed s’est félicité de l’entrée en vigueur de cet accord-cadre sur le bassin du Nil, qu’il a qualifié de pas majeur vers une utilisation équitable et raisonnable des ressources en eau partagées entre les pays riverains. Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions prolongées entre l’Éthiopie et deux pays en aval du fleuve, l’Égypte et le Soudan, qui rejettent cet accord.

Sur son compte X (anciennement Twitter), Abiy Ahmed a salué cette avancée, affirmant que cela renforçait le lien entre les nations du Nil, tout en invitant les États non signataires à revoir leur position et à participer à une gestion commune de cette ressource vitale pour toute la région.

Un désaccord autour du barrage de la Renaissance

L’Égypte et le Soudan expriment de fortes réticences vis-à-vis de cet accord, en grande partie à cause du Grand barrage de la Renaissance éthiopien (GERD). Ce projet, initié en 2011 par l’Éthiopie, est perçu comme une menace directe par le Caire, car il affecterait le débit en aval du Nil, dont l’Égypte dépend à 90 % pour ses besoins en eau.

Malgré plusieurs rounds de négociations, les deux parties n’ont pas réussi à trouver de terrain d’entente sur le remplissage du barrage et la gestion des ressources en eau.

L’Égypte a même porté le dossier devant le Conseil de sécurité des Nations Unies en septembre dernier, arguant que ce projet pourrait avoir des conséquences graves pour la sécurité hydrique du pays.

Une coopération régionale à renforcer

En signant cet accord, l’Éthiopie et d’autres pays en amont du Nil entendent utiliser les eaux du fleuve pour stimuler leur développement économique, notamment via des projets hydroélectriques. Pour le Premier ministre éthiopien, cette initiative est cruciale pour renforcer les liens économiques et politiques dans la région. Il a ainsi exhorté les pays réticents à repenser leur position et à collaborer sur des objectifs de développement communs.

Cependant, pour l’Égypte et le Soudan, l’accord menace leur sécurité hydrique et renforce la crainte d’une dépendance accrue vis-à-vis des décisions éthiopiennes. Les négociations semblent donc loin d’être terminées, malgré la satisfaction affichée par Addis-Abeba.

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