L’Ordre des ingénieurs tunisiens (عمادة المهندسين التونسيين) a publié, ce 7 avril 2025, un communiqué officiel réagissant au jugement de la cour d’appel de Tunis ayant condamné un ingénieur général, en poste en tant que directeur de la maintenance au Centre de maternité et de néonatologie de Tunis, dans l’affaire du décès tragique de plusieurs nouveau-nés.
Ce jugement en appel vient contredire la décision rendue en première instance en juillet 2023, qui avait innocenté l’ingénieur, le déchargeant de toute responsabilité dans cette affaire hautement médiatisée.
Un soutien réaffirmé et une demande de révision du jugement
L’Ordre a tenu à présenter ses condoléances aux familles des nourrissons décédés, tout en renouvelant son soutien total à l’ingénieur condamné. Dans son communiqué, il insiste sur le fait que « la bactérie responsable des décès ne relève en aucun cas des responsabilités du directeur de maintenance », comme le confirme le rapport officiel d’expertise commandé dans le cadre de l’enquête.
En se fondant sur les conclusions de cette expertise, l’Ordre des ingénieurs affirme que les équipements impliqués dans la propagation de la bactérie n’étaient pas du ressort de l’ingénieur, ni en termes de gestion ni d’entretien. L’institution annonce ainsi son intention de former un pourvoi en cassation, dénonçant des « irrégularités procédurales et juridiques » ayant entaché le jugement rendu en appel.
Une revendication de cadre légal pour les responsabilités techniques
Dans son message, l’Ordre présidé par Kamel Sahnoun plaide une nouvelle fois pour la mise en place d’un cadre législatif clair sur la responsabilité des ingénieurs dans l’exercice de leurs fonctions, en particulier dans les secteurs sensibles comme la santé.
Il appelle également à ce que toute procédure judiciaire impliquant des professionnels techniques passe obligatoirement par une expertise technique préalable, avant toute audition ou mise en cause judiciaire.
Confiance dans la justice, appel à l’équité
Tout en réaffirmant sa confiance dans l’institution judiciaire tunisienne, le communiqué met en lumière l’importance cruciale d’un environnement de travail juste et équitable pour tous les ingénieurs, quel que soit leur domaine d’exercice.
« Nous défendons le droit à une évaluation objective et spécialisée des faits, loin des jugements hâtifs et des responsabilités imputées sans fondement technique », conclut l’ordre des ingénieurs.
Ce dossier relance le débat sur la gestion des responsabilités techniques dans les établissements publics, en particulier dans les hôpitaux, et souligne l’urgence de réformes structurelles dans les relations entre expertise, administration et justice.
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