Le financement de l’Afrique par ses propres ressources est sur la table depuis juillet 2022. Les Africains font face à un service de la dette qui enfle et rétrécit les marges de manoeuvre pour financer le développement. En 2024 la Banque africaine de développement (BAD) a posé des actes dans ce sens, mais c’est très en-deçà des besoins du continent. L’Union africaine (UA) vient de frapper un grand coup…
Le dernier Sommet à Addis-Abeba (Ethiopie) fera date, les dirigeants africains ont validé l’installation du Mécanisme Africain de Stabilité Financière (MAFS). Cet instrument sera incubé par la Banque africaine de développement (BAD). Son principal objectif est d’en finir avec les crises de la dette sur le continent et de muscler la stabilité économique des États membres.
Le MAFS pourra faire valoir une notation de crédit pour contracter des prêts sur les marchés financiers internationaux, qu’il ventilera ensuite dans les pays africains. Ce système leur permettra de mettre la main sur des ressources financières en cas de difficultés conjoncturelles, ce qui aidera à réduire sensiblement les risques de défaut de paiement.
Mis sur pied en 2022, ce dispositif attend la ratification des États participants. Par ailleurs son entrée en service permettra de faire face à la hausse des remboursements de crédits, au tassement des recettes publiques et aux contrecoups économiques du changement climatique.
A noter que l’adhésion au MAFS n’est pas une obligation, les nations africaines ont la liberté d’y adhérer ou pas. Des acteurs hors du continent ont également la possibilité de s’y associer, sous certains critères. En élargissant l’assiette le continent se donne plus de moyens pour mobiliser davantage de ressources financières afin de relever les défis. Avec les taux de croissance qu’affichera le continent cette année (15 pays africains dans le TOP 20 mondial) les opérateurs extérieurs seront alléchés.
D’après les évaluations, le MAFS pourrait permettre à l’Afrique d’économiser jusqu’à 20 milliards de dollars d’ici 2035, rien qu’en dégageant la voie vers des financements plus abordables et en évitant les sentiers très coûteux des crises financières (service de la dette et défauts de paiement).
Après le feu vert du Sommet de l’UA, la BAD démarrera prochainement l’élaboration des accords, prélude à la ratification par les pays membres. Avec cette initiative salutaire la gestion de la dette et l’impératif d’un cadre financier régional plus sain seront moins problématiques dans les années à venir.
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