Le bruit a couru et certains médias dans le voisinage s’étaient mis à pointer du doigt cette Algérie qui dit ne pas transiger avec Israël et en même temps participe aux côtes de Tsahal au méga exercice militaire multinational “African Lion 2025”, piloté par le commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM). La rumeur fait pschitt, Alger a poliment décliné l’invitation des USA…
L’Algérie y était conviée en tant que pays observateur. Cet exercice est organisé dans quatre 4 pays africains : le Maroc, la Tunisie, le Ghana et le Sénégal. Plus de 52 nations et plus de 10 000 soldats sont annoncés dont les forces armées israéliennes, notamment le Golan Brigade. Mais une précision de taille s’impose : Tsahal ne prendra part qu’à des manoeuvres avec l’armée marocaine et uniquement dans le royaume.
Autre gage donné à Alger par AFRICOM : le Sahara occidental, qui fait partie des contentieux lourds entre le Maroc et l’Algérie, ne sera pas intégré dans les exercices militaires. «Les exercices ne se dérouleront pas au Sahara occidental. Toutes les activités auront lieu au nord du Maroc, la zone la plus au sud atteinte sera Tan-Tan. La majorité des opérations auront lieu sur la côte atlantique marocaine», a ajouté la même source lors d’une conférence de presse par visioconférence organisée hier lundi 21 avril, depuis l’ambassade des USA à Alger.
Les responsables américains ont déclaré ceci : «la préparation des manœuvres s’étale sur toute une année. Nous avons invité l’Algérie à y participer en tant qu’observateur, mais elle a décliné l’invitation. Celle-ci reste toutefois ouverte». Ils ont ajouté que l’Algérie a un rôle pivot dans la région et qu’«elle a été invitée à toutes les éditions précédentes. Elle a parfaitement le droit d’accepter ou de refuser. Nous espérons qu’elle prendra part aux prochaines éditions, car sa participation donnerait plus de poids et d’importance à l’exercice».
Les journalistes sont revenus sur l’édition 2022, précisément le tollé provoqué par le fait d’avoir présenté l’Algérie comme une nation ennemie dans les scénarios. Le commandement américain a affirmé qu’«aucun pays, ni l’Algérie ni la Libye, n’avait été explicitement désigné comme ennemi. Il s’agissait d’un ennemi fictif, et les mouvements terrestres prévus étaient supposés se dérouler sur leurs territoires. Il n’y avait aucune intention de les désigner comme ennemis».
Au sujet de l’édition 2025, les frontières ne seront pas utilisées dans les scénarios (sans doute pour éviter tout quiproquo dans cette conjoncture inflammable), «la menace proviendra de la mer», a indiqué AFRICOM.
Pour le reste le partenariat militaire entre Washington et Alger monte en intensité. Les responsables d’AFRICOM ont rappelé que le premier geste de l’administration de Donald Trump en Afrique a été pour l’Algérie, avec la signature du premier accord de Défense sur le continent. «Depuis, le rythme des échanges s’est accéléré, notamment à travers des visites mutuelles et des escales de navires américains dans les ports algériens», ont ajouté les responsables américains…
Les USA veillent tellement à épargner la susceptibilité d’Alger qu’ils ont précisé ceci en officialisant la vente des 600 missiles FIM-92K Stinger au Maroc (une facture de 825 millions de dollars tout de même) : ces projectiles «amélioreront la capacité du Maroc à faire face aux menaces actuelles et futures sans modifier l’équilibre militaire de base dans la région»…
Quand un pays – l’Algérie – dépense autant (25,15 milliards de dollars rien qu’en 2025) pour s’armer forcément on le regarde avec un autre oeil. Et Trump n’est pas le seul à lorgner l’argent des Algériens, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et la France également, même si avec cette dernière les relations traversent une zone de turbulences, et le mot est faible.
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