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Algérie : la Chine n’est pas la Russie, 36 milliards de dollars sur la table

Algérie : la Chine n’est pas la Russie, 36 milliards de dollars sur la table

Le président Abdelmadjid Tebboune se frotte les mains. S’il a été très discret sur les retombées de son voyage en Russie en dépit des méga projets évoqués sur place, le chef de l’Etat algérien s’est confié un peu plus sur les fruits de son déplacement à Pékin. 36 milliards de dollars, c’est la somme colossale que la Chine investira en Algérie…

L’annonce a été faite sur place par Tebboune hier jeudi 20 juillet. Sa visite d’Etat de 5 jours est donc déjà un succès. Il faut dire qu’Alger a mis le paquet avec pas moins de neuf ministres, dont ceux de l’Énergie et des Mines, de l’Industrie et du Commerce ainsi que des dirigeants de grandes entreprises telles que Mobilis et Sonatrach.

Les gros financements annoncés dans l’industrie manufacturière, les nouvelles technologies, l’économie de la connaissance, les transports et l’agriculture devraient changer le visage de l’Algérie, dans la droite ligne de la politique de diversification de l’économie et des exportations hors hydrocarbures. Cela devrait aussi changer les relations avec la Chine, qui désormais se positionne en investisseur de premier plan.

La Chine est certes le premier fournisseur de l’Algérie depuis 2014 (17% de parts de marché en 2020), détrônant la France, mais jusqu’ici les entreprises chinoises se contentaient de profiter de la manne de la relance économique, dopée par les recettes des hydrocarbures. Tous les grands chantiers de BTP (bâtiments et travaux publics) sont happés par les groupes chinois. Idem pour les télécommunications avec le géant Huawei.

Mais voilà, l’Algérie veut être autre chose qu’un immense marché pour les produits et services chinois, il est maintenant question de rééquilibrer les échanges commerciaux avec la Chine, de lui imposer un nouveau statut de pays producteur et exportateur de biens et services. Il semble que cette musique commence à imprimer à Pékin…

La Chine a fait part de son intention de se hisser au rang de premier investisseur en Algérie, et la deuxième puissance économique du monde en a les moyens. Pékin est courtisé pour investir et développer les mines de phosphate de Ouenza et de minerai de fer à Gara Djebilet, plus les chantiers du grand port du centre à Cherchell.

Les Etats-Unis, l’Italie et la France devront carburer pour maintenir leurs positions sur le marché algérien. Mais il n’y a pas qu’eux, la Turquie aussi lorgne le fauteuil de leader des investisseurs hors hydrocarbures en Algérie, les financements américains et italiens ciblant principalement le pétrole et le gaz

Tout cela pour dire que les places sont très disputées et très chères en Algérie, pour le plus grand bonheur du président Tebboune qui se démène pour moderniser le cadre d’investissement afin de capter les flux étrangers.

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