Un vivier de scientifiques de haut vol, cultivé par des chercheurs universitaires algériens dont les travaux brillent dans des classements internationaux très courus. C’est cette dynamique qui a donné le prodige Fouad Bousetouane, le natif d’Annaba qui fait des étincelles dans l’intelligence artificielle (IA) aux USA ; qui a donné Mehdi Chouiten, l’initiateur de “la seule usine d’IA en France”, etc. Derrière la plupart de ces réussites éclatantes dont on parle de plus en plus dans le monde il y a le plus grand établissement universitaire algérien, l’université des sciences et technologie Houari-Boumédiène (USTHB), nichée à quelques encablures de la capitale Alger, à Bab Ezzouar. L’université refait parler d’elle.
Belgacem Haba, Noureddine Melikechi et Baaziz Achour sont des Algériens pur jus, ils ont fait leurs armes à l’USTHB et sont parvenus à s’imposer dans le pays dont rêvent tous les scientifiques de la planète, surtout pour les possibilités infinies qu’il offre : les USA. Ce n’est pas pour rien que dans le TOP 10 des plus grosses fortunes mondiales 9 sont américaines dont 8 opèrent dans la technologue. Alors sortir du lot dans un tel pays ne va pas de soi, les 3 scientifiques algériens l’ont fait avec brio.
L’homme qui pèse 1600 brevets dont 450 déposés
Belgacem Haba a vu le jour à Meghaier, au sud de l’Algérie ; il fait partie de la première promotion de l’USTHB, qu’il a intégrée l’année de sa création, en 1974. Il y a décroché son diplôme d’ingénieur en physique en 1980. Ensuite direction la prestigieuse université de Stanford, en Californie (Etats-Unis) pour entreprendre des études en physique appliquée et en sciences des matériaux. L’homme est aujourd’hui un chercheur de renom au pays de l’oncle Sam…
À lui tout seul il pèse quelque 450 brevets déposés et chacune de ses inventions articule une kyrielle d’applications. Le chercheur algérien en est à 1600 brevets, ce qui en fait l’un des scientifiques les plus fertiles au monde. En 2022 il a décroché la palme du «plus inventif de la Silicon Valley», ça pèse lourd quand on connait la qualité des talents qui convoitent ce titre. En Algérie Haba a monté une université privée de technologie, ses actions lui ont valu l’Ordre du mérite national «Achir».
La pépite algérienne de la NASA
Noureddine Melikechi lui opère à la NASA. Il est sorti de l’USTHB avec un DES de physique en 1980. Après ça il a atterri à l’université de Sussex (Royaume-Uni), puis retour au bercail -en Algérie – pour y remplir les obligations du service national. Ensuite il reprend la route de l’étranger, aux États-Unis cette fois. Melikechi y fait une spécialité en lasers et en optique quantique. Sa carrière d’enseignant-chercheur est florissante, il est même devenu le recteur du Kennedy College of Sciences at the University of Massachusetts Lowell…
L’an dernier le collège a fait savoir que l’Algérien affiche plus de 1000 citations de ses travaux dans diverses recherches scientifiques aux quatre coins du monde. Par ailleurs Melikechi s’est illustré pour sa participation aux programmes de l’agence spatiale américaine NASA, où il travaille en tant que physicien atomique. Il est membre de l’équipe de la mission Mars 2020 ; il a participé au lancement de Perseverance, qui s’est posé sur Mars en février 2021.
La carte maîtresse de Qualcomm
Baaziz Achour est le moins connu en Algérie, pourtant ses prouesses dans le cercle des ténors américains parlent pour lui . Achour aussi a fréquenté l’USTHB de Bab Ezzouar, il y a obtenu un diplôme d’ingénieur système. En 1993 il intègre la société américaine Qualcomm, qui deviendra un champion mondial des solutions de télécommunications. Pas plus tard que le 12 décembre 2024 Qualcomm a officialisé la nomination du cerveau algérien au poste de Directeur technologique. La promotion a fait les gros titres des médias du monde entier. C’est dire le poids de cette distinction…
L’Algérien aura la charge des activités de recherche, de développement et d’ingénierie de la société ; on lui a confié également la stratégie dans les technologies (communications sans fil, informatique et intelligence artificielle). Par ailleurs Achour a mis sa main dans le développement de la 5G de la téléphonie mobile et planche actuellement sur la 6G. Aux États-Unis il a déposé 24 brevets dans les télécommunications sans fil.
La fabrique à cerveaux
Enfin quelques mots sur la fabrique à cerveaux : l’USTHB occupe 150 hectares à une quinzaine de kilomètres à l’Est d’Alger ; l’établissement reçoit plus de 76 000 étudiants et plus de 2100 enseignants y dispensent des cours. En 50 ans l’université a forgé plus de 100 000 ingénieurs et techniciens supérieurs dans une pléthore de spécialités scientifiques et techniques (physique, chimie, mathématiques, informatique, électronique, mécanique, génie civil, géologie…).
Beaucoup de diplômés ont mis le cap sur l’étranger pour y poursuivre leurs études, certains sont devenus des chercheurs de haut rang dans le monde ou des cadres supérieurs dans des entreprises ou organismes très cotés, en Algérie et ailleurs. L’USTHB fait beaucoup d’heureux !
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