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ALGERIE : L’appropriation et la réappropriation

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Deux faits ont eu lieu récemment en Algérie, et méritent d’être signalés, parce qu’ils renvoient d’une part à des concepts cruciaux, sinon vitaux, dans la vie des Nations, et relèvent d’autre part de la pérennité, et non du circonstanciel et du quotidien. Il s’agit en fait de culture et de patrimoine.

Dans le premier cas l’Algérie s’approprie sa culture et dans le second elle se réapproprie son patrimoine.

L’appropriation

L’Unesco a inscrit, en décembre dernier, le chant Raï comme patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco. Cette inscription est intervenue lors de la 17e réunion du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Il s’en était suivie une cérémonie solennelle organisée à Alger au siège du Ministère des Affaires Etrangères, où  le Coordonnateur résident du Système des Nations unies en Algérie a remis officiellement le certificat d’inscription du « Raï » au secrétaire général du ministère, Amar Belani.

Ce dernier a précisé à l’occasion que cette inscription «renforcera la liste de l’Algérie par un dixième élément après ceux d’Ahellil du Gourara, du costume nuptial de Tlemcen, y compris ‘Khit er rouh’, de sbuâ, pèlerinage annuel à la zawiya Sidi El Hadj Belkacem, de Rakb Sidi Cheikh (Fantasia) à El Bayadh et de la Sebeïba dans l’oasis de Djanet, etc».

Il s’agit, a-t-il ajouté, d’une volonté et d’une œuvre de promotion et de protection du patrimoine et de la culture algérienne, qui ne sont pas à l’abri de  tentatives d’accaparement de ses composantes, à l’instar du Zellige, du Hayek, de Khit Errouh, de la blouse d’Oran, de la Guendoura de Constantine, du Sarwal al-Shalqa, du Karakou.

Il a en outre souligné que l’Algérie et son peuple « feront résolument barrage aux spoliateurs de son identité culturelle, face à une armée de trolls, enguenillés dans leurs oripeaux moyenâgeux et entrainés et spécialisés dans l’imposture et la rapine culturelle sur les réseaux sociaux, qui essayent de nous dépouiller des éléments constitutifs de notre identité culturelle et de notre patrimoine matériel et immatériel ».

La réappropriation

Les autorités algériennes ont réussi à récupérer un manuscrit islamique rare qui remonte à 1659 dont les autorités coloniales se sont accaparées en 1842, après une attaque menée par l’armée française contre l’Emir Abdelkader dans les montagnes de l’Ouarsenis.

La récupération de ce manuscrit de haute valeur historique et d’une grande symbolique, a été rendue possible grâce à la conjugaison des efforts des pouvoirs publics, sur orientations directes du Président Algérien Abdelmadjid Tebboune, ainsi qu’aux membres de la communauté algérienne en France qui se sont mobilisés pour empêcher la vente aux enchères de ce manuscrit.

La culture et le patrimoine d’un pays sont un trésor, qui sédimente une Nation, et qu’il s’agit de préserver, de protéger ou de reconquérir.

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Publié par
Tunisie Numérique