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Aliev se retourne contre l’allié Poutine : il l’accuse d’avoir maquillé le crash de l’avion azerbaïdjanais, il veut les coupables

Aliev se retourne contre l’allié Poutine : il l’accuse d’avoir maquillé le crash de l’avion azerbaïdjanais, il veut les coupables

Il faut croire que les ronds de jambe, contorsions et éléments de langage du président russe Vladimir Poutine après le crash de l’avion azerbaïdjanais ont atteint leurs limites ; ça a un peu marché hier samedi 28 décembre, avec des aveux qui n’en étaient pas, des excuses qui n’en étaient pas, ça a moins marché ce dimanche. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a accusé son allié de tenter d'”étouffer l’affaire” pour dissimuler sa responsabilité  dans cette tragédie nationale…

D’après Aliev la Russie a tenté de planquer que l’avion de la compagnie Azerbaïjan Airlines, qui s’est crashé mercredi 25 décembre au Kazakhstan, avait été frappé par des projectiles provenant du territoire russe. Ce que veut Bakou c’est une reconnaissance formelle et des excuses publiques de la part de Moscou.

Le président azerbaïdjanais est d’avis que les versions des faits servies par Moscou après le crash “montrent clairement que la partie russe voulait étouffer l’affaire (…). Admettre (sa) culpabilité, présenter des excuses en temps utile à l’Azerbaïdjan, qui est considéré comme un pays ami, et informer le public à ce sujet, voilà autant de mesures et d’étapes qui auraient dû être prises“, a-t-il asséné à la télévision nationale, rapporte l’agence d’État Azertag.

Il a ajouté que Bakou a formulé 3 exigences dès le 27 décembre 2024 : des excuses, une reconnaissance de culpabilité et la punition des coupables. “La première a été entendue samedi (avec les excuses de Vladimir Poutine, ndlr). J’espère que les autres conditions seront acceptées aussi“, a-t-il martelé. Poutine avait prôné une enquête «objective et transparente», Chiche! lui rétorque Aliev…

Dès les premières heures de l’incident au Kazakhstan, après l’échec de la tentative d’atterrissage à Grozny, en Tchétchénie, les services de renseignement américains et européens ont pointé des tirs en provenance de la défense aérienne russe pour contrer une attaque ukrainienne. Poutine se bornera à présenter des excuses à Aliev, à admettre des tirs sans aller jusqu’à confesser que l’avion avait été touché par erreur par l’armée russe. Il a même glissé que la zone était sous le feu des drones ukrainiens, une manière d’incriminer Kiev.

Le président azerbaïdjanais lui a pointé la “culpabilité” de la Russie lors d’un entretien à la télévision nationale, tout en indiquant que l'”avion a été touché par accident“. L’appareil a “été rendu incontrôlable par des moyens militaires de brouillage électroniques” dans le ciel de Grozny et “sa queue a été également gravement endommagée” par des frappes depuis le sol russe, a martelé Aliev à la télévision, d’après l’agence d’Etat Azertag.

L’autocrate certes tient son pays d’une main de fer depuis 21 ans, après le règne de son père (exactement comme en Corée du Nord, un autre ami de Moscou). Mais il sait aussi qu’il en a déjà trop fait, avec des dérives de toutes sortes et qu’il ne faut pas en rajouter à la rancoeur de ses concitoyens en tentant de dissimuler quelque chose d’aussi gros qu’un avion abattu par des tirs amis. Trop dangereux politiquement. Les dictateurs éclairés un minimum savent jusqu’où il faut aller, autrement on finit comme Bachar al-Assad en Syrie

 

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