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Allemagne : 2e annonce sur les étrangers alors que Merz n’est pas officiellement installé, il va leur pourrir la vie

Allemagne : 2e annonce sur les étrangers alors que Merz n’est pas officiellement installé, il va leur pourrir la vie

On voit déjà la grande différence entre le chancelier OIaf Scholz, balayé aux dernières élections après une crise protéiforme, et son successeur Friedrich Merz, un conservateur pur jus. L’homme d’affaires prend officiellement ses fonctions le 6 mai prochain mais il n’a pas attendu l’officialisation du Parlement pour carburer. Il signe déjà  des avancées aux allures de révolution dans un pays corseté dont les politiques publiques commençaient à sentir la naphtaline.

Longtemps dorlotée par son statut de 1e économie européenne, une industrie forte et un commerce extérieur très florissant (des excédents commerciaux record) l’Allemagne fait face à des turbulences intérieures et à des bouleversements mondiaux. Au nom de la sécurité du pays et de la relance économique Merz a fait sauter le verrou sur l’endettement. Par ailleurs il a embarqué sa coalition formée par la CDU/CSU et le SPD dans une refonte totale de la politique d’immigration.

La première a été le durcissement de l’arsenal sur la déchéance de nationalité.  La seconde est la suppression de la naturalisation accélérée. Elle a été mise en place en mai 2024 par Scholz pour corriger les effets du vieillissement de la population et de la pénurie de main d’oeuvre. L’idée était de rendre le pays suffisamment attractif pour capter les talents et professionnels étrangers. Et pour cela on leur accorde la possibilité d’avoir la nationalité après seulement 3 ans de résidence.

Merz va réformer ce système même si l’Allemagne est loin d’avoir réglé le problème du déclin démographique. Berlin a annoncé dernièrement la fin de la naturalisation accélérée des étrangers dits «spécialement intégrés». Les sociaux démocrates – le SPD – qui l’avaient introduite se sont mis d’accord avec les vainqueurs des législatives anticipées – CDU/CSU – pour enterrer cette loi. Les temps changent en Allemagne et les étrangers le vivront dans leur chair.

Pour intégrer ce dispositif les candidats devaient donner la preuve de leurs compétences en langue allemande (niveau C1) et donner des gages de succès professionnels, éducatifs ou sociaux. La législation visait à favoriser l’intégration des migrants, c’est terminé. Merz tient à prouver aux durs qui l’ont élu qu’il tient ses promesses de campagne. Des membres du parti conservateur ont fait campagne contre cette naturalisation rapide au motif qu’elle altère la qualité de l’intégration des étrangers et engendre une concurrence déloyale sur le marché du travail…

D’autres étaient d’avis que cette législation est trop élastique et n’offre pas des garanties sur la bonne l’intégration des résidents étrangers. Face au bruit interne le futur chancelier a décidé de l’annuler. Il l’a annoncé lors d’une conférence de presse, a rapporté hier lundi 14 avril le site spécialisé Schengen News. Le calendrier de l’abrogation de cette loi n’a pas encore été défini, ce qu’on sait c’est que la décision interviendra après l’installation officielle du nouveau gouvernement.

Mais les conjoints de citoyens allemands ne sont pas concernés par cette mesure, pour cette catégorie il sera toujours possible d’obtenir la nationalité allemande après 3 ans de résidence, à condition d’être marié depuis au moins 2 ans. Les autorités ne veulent pas saper les bases de l’intégration des familles.

Par contre pour l’effectivité de la réforme de la citoyenneté ça pourrait prendre des mois, le temps d’élaborer et faire voter le projet de loi. Entre temps les demandes déposées pour bénéficier de la naturalisation accélérée sont traitées avec le cadre législatif en place. Imaginez le stress pour les résidents étrangers qui ont déjà déposé leurs dossiers et le désarroi de ceux qui déposeront après la réforme législative…

 

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