Economie

Allemagne en crise : Comment les partis comptent redresser l’économie ?

Allemagne en crise : Comment les partis comptent redresser l’économie ?

L’Allemagne s’apprête à vivre un scrutin décisif ce dimanche avec des élections législatives anticipées, trois mois après l’implosion de la coalition dirigée par Olaf Scholz. Ce vote est d’une importance capitale pour l’économie allemande, qui traverse une deuxième année consécutive de contraction de son PIB, mettant en péril son statut de première puissance économique européenne.

Avec la CDU/CSU (conservateurs) en tête des sondages, suivie de l’AfD (extrême droite), le SPD d’Olaf Scholz en recul et les Verts et Die Linke en quête de mobilisation, chaque parti tente de convaincre en proposant des mesures économiques marquantes. Tour d’horizon des programmes des principales formations politiques.

La CDU/CSU : une relance par la baisse des impôts et le retour au nucléaire

Les conservateurs de Friedrich Merz placent la fiscalité et l’allègement des normes au cœur de leur programme. Ils souhaitent :

  • Réduire l’impôt sur les sociétés à 25 % et alléger l’impôt sur le revenu.
  • Supprimer la taxe de solidarité, mise en place après la réunification allemande.
  • Défiscaliser les heures supplémentaires et inciter les seniors à travailler après l’âge légal de la retraite.
  • Relancer l’énergie nucléaire, malgré la sortie actée sous Angela Merkel.
  • Réduire la bureaucratie en allégeant les normes environnementales et sociales pour les entreprises.
  • S’opposer à l’interdiction des voitures thermiques neuves en 2035, une décision de l’Union européenne.

Le SPD : investir massivement pour moderniser l’économie

Le parti d’Olaf Scholz mise sur des investissements publics et des réformes fiscales pour soutenir la croissance. Parmi ses propositions :

  • Un fonds pour l’Allemagne de 100 milliards d’euros pour financer des projets d’avenir.
  • Un crédit d’impôt de 10 % pour les entreprises investissant dans l’industrie sur le sol allemand.
  • Une augmentation du salaire minimum à 15 euros d’ici 2026.
  • Un impôt sur la fortune au-delà de 10 millions d’euros et une réforme de l’impôt sur les successions.
  • Une réforme du frein à l’endettement, permettant de le suspendre en cas de nécessité.

L’AfD : une sortie de l’euro et une dérégulation économique

L’AfD, formation d’extrême droite, prône un virage radical en matière économique et monétaire :

  • Sortir de l’euro et rétablir le Deutsche Mark.
  • Baisser les impôts et supprimer la taxe de solidarité.
  • Réduire les cotisations sociales pour alléger le coût du travail.
  • Déréguler massivement l’économie, notamment en supprimant les normes environnementales et sociales.
  • Retourner au nucléaire et au charbon pour garantir l’indépendance énergétique.

Les Verts (Die Grünen) : un modèle basé sur l’écologie et l’investissement

Le parti écologiste mise sur la transition énergétique et le développement durable :

  • Sortir du charbon d’ici 2030 et atteindre une électricité 100 % décarbonée en 2035.
  • Investir dans la décarbonation de l’économie, avec une prime de 10 % pour les entreprises qui modernisent leur production.
  • Revoir le frein à l’endettement pour faciliter les investissements écologiques.
  • Instaurer un impôt sur les milliardaires et une taxation plus équitable des successions.

Die Linke : un programme axé sur la justice sociale et la reconversion industrielle

La gauche radicale propose un modèle plus interventionniste :

  • Un fonds d’investissement de 200 milliards d’euros pour moderniser l’industrie.
  • Une hausse des impôts pour les grandes entreprises et les hauts revenus.
  • Un salaire minimum porté à 15 euros.
  • La suppression du frein à l’endettement, jugé comme un obstacle aux investissements.
  • Une transition énergétique sans nucléaire, avec une sortie totale du charbon d’ici 2030.

Un scrutin aux enjeux européens

Au-delà de l’Allemagne, ces élections sont scrutées de près par ses partenaires, notamment la France, qui partage des intérêts économiques majeurs avec Berlin. La future coalition gouvernementale déterminera l’orientation de la première économie européenne et aura un impact sur les politiques de l’Union européenne en matière d’énergie, d’industrie et de fiscalité.

Le choix des électeurs allemands ce dimanche pourrait ainsi façonner non seulement l’avenir du pays, mais aussi celui de l’économie européenne dans son ensemble.

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