Des images «horribles», insoutenables, de l’aveu du chancelier allemand Olaf Scholz. De nombreux citoyens ont été «grièvement blessés» ce vendredi 31 mai dans une attaque à l’arme blanche, sur une place du centre de Mannheim, dans le Land du Bade-Wurtemberg. Parmi les victimes il y a un nom qui est cité plus que les autres, celui de Michael Stürzenberger, un activiste anti-musulman, ancien leader du parti d’extrême droite La Liberté («Die Freiheit»). La énième agression contre les élus et responsables politiques en Allemagne…
Stürzenberger s’apprêtait à prendre la parole dans une réunion politique de son mouvement quand l’assaillant a frappé, avec un couteau. Un policier fait également partie des blessés. Les services de police n’ont pas donné d’indication sur les faits, on sait seulement que de nombreuses personnes ont été touchées. La formation politique de Stürzenberger, Mouvement citoyen Pax Europa, a lui confirmé l’agression de son chef et de plusieurs bénévoles.
La police a déclaré avoir blessé par balles l’agresseur. Sur des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux on voit un jeune homme asséner des coups de couteau. Des personnes ont essayé de le plaquer au sol mais n’ont pas réussi à le maîtriser. L’agresseur s’est débattu, s’est relevé et a atteint un policier au dos, avant qu’un autre agent ne le stoppe net avec son arme.
D’après le journal Der Spiegel, qui cite une source policière, «le mobile du crime n’est pas clair pour l’instant» et l’assaillant n’est pas connu des services de police. Cependant, selon Bild, l’assaut ciblait bel et bien Michael Stürzenberger, dont la vie ne serait pas en danger après l’attentat, a confié son entourage à Die Welt.
La ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, a avancé la piste d’un acte islamiste. «Si l’enquête révèle un mobile islamiste, ce sera une nouvelle confirmation du grand danger que représentent les actes de violence islamistes, contre lequel nous avons mis en garde», a-t-elle ajouté dans un communiqué, en évoquant un «crime terrible». «L’auteur de l’infraction doit être sévèrement puni», a embrayé Scholz.
A noter que Stürzenberger, âgé de 59 ans, fut membre et porte-parole de la CSU, le parti conservateur bavarois. Puis cet ancien journaliste sportif a filé vers l’extrême droite en s’installant à la tête du parti La Liberté, en 2013. Poste qu’il garda jusqu’en 2016, après le mouvement a été phagocyté par la sulfureuse AfD (Alternative pour l’Allemagne). Stürzenberger décida de rallier le Mouvement citoyen Pax Europa pour mieux dénoncer «les dangers de l’influence de l’islam politique sur les sociétés démocratiques en Allemagne et en Europe»…
S’il est avéré que ce sont islamistes radicaux qui ont fait le coup ça réduira encore plus l’espace des musulmans allemands, de plus en plus pointés du doigt, dans cette xénophobie ambiante, surtout après la démonstration de force des salafistes en avril dernier.
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