L’Institut Tunisien des Etudes stratégiques (ITES) relevant de la présidence de la République vient de publier en partenariat avec la fondation allemande « Konrad Adenauer Stiftung » qui est une fondation allemande proche de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU) – parti conservateur de droite – une étude intitulée « la sécurité énergétique de la Tunisie à l’horizon 2030 ».
Au volet diagnostic stratégique de la situation présente, l’étude assure que depuis 2011, le contexte national a connu de multiples et importants changements. La dégradation de la situation sécuritaire, l’instabilité politique (dix ministres différents en charge de l’énergie en dix ans), la mise en cause récurrente de la gouvernance du secteur, la remise en cause des anciens contrats pétroliers, et un ralentissement général du processus de décision ont eu globalement un impact négatif sur les activités du secteur de l’énergie.
En conséquence de la dégradation de l’environnement, on note que la moitié des investisseurs étrangers du secteur ont quitté le pays, les efforts d’exploration sont quasiment à l’arrêt et la production nationale d’hydrocarbures s’est sévèrement détériorée entraînant une dépendance énergétique inédite de la Tunisie alors que le poids des subventions de l’énergie sur les finances publiques continue de s’amplifier.
De plus, la continuité d’approvisionnement du pays en produits pétroliers et en gaz est devenue incertaine du fait des difficultés financières grandissantes de la STEG et de la STIR.
Néanmoins, l’étude ne donne aucune donnée quantitative, sous cet angle, concernant notamment l’évolution de la situation de la STEG et STIR qui est d’ailleurs entourée d’un grand flou en particulier pour ce qui est des subventions de l’Etat et des détails de leurs situations et états financiers. L’étude de l’ITES n’a pas voulu apparemment enfoncer le clou quant au fardeau que représente ces deux entreprises pour le secteur de l’énergie en Tunisie.
L’étude continue son diagnostic en révélant qu’en Tunisie : l’émergence du terrorisme et la gouvernance publique, en particulier des hydrocarbures, constituent deux ruptures importantes par rapport à la situation d’avant 2011. Ces ruptures, aggravées par une instabilité politique inédite, ont eu pour effet une dégradation de la sécurité des infrastructures, une mise en cause récurrente de la gouvernance du secteur, une remise en cause des anciens contrats pétroliers et un ralentissement du processus de décision, souligne-on.
Cependant, aucune quantification du coût de ces points ou variables de ruptures n’est présenté par aussi, à ce niveau, par l’étude ce qui lui confère un aspect typiquement descriptif, hypothétique voire narratif liée certainement à un choix « méthodologique » prédéterminé.
Malheureusement, ce choix rend l’étude vide de tout apport empirique effectif permettant de trouver des ébauches de solutions aux problématiques complexes du secteur de l’énergie.
Sous un autre angle, un scénario catastrophique serait, pour la chaîne d’approvisionnement du gaz, et par suite de l’électricité, une rupture accidentelle ou un sabotage du Transmed reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, affirme l’étude de l’ITES. Avec un tel scénario, les importations de gaz, qui représentent 2/3 de la demande, seraient interrompues pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avec pour conséquence une forte baisse de la production d’électricité et par suite de l’activité économique.
Un autre scénario, plus complexe que le précédent, serait le sabotage concomitant de plusieurs terminaux pétroliers et des stockages de sécurité de produits pétroliers, cite-t-on. Dans ce cas les activités de transport et industrielles seraient très amoindries pendant plusieurs semaines.
Dans le Monde : Une mise en cause des énergies fossiles dans le dérèglement climatique avec une restriction des financements des énergies fossiles se précisent d’année en année, sous la pression de différentes institutions internationales, précise l’étude.
(A suivre).
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