Dans une mesure sans précédent depuis la guerre froide, les États-Unis ont imposé une interdiction totale à leur personnel diplomatique et sécuritaire en Chine d’entretenir des relations amoureuses ou sexuelles avec des citoyens chinois. L’information, révélée par l’agence Associated Press, a été confirmée par quatre sources proches du dossier.
La directive, entrée en vigueur en janvier dernier, juste avant le départ de l’ambassadeur américain Nicholas Burns, s’applique aux diplomates, membres de leur famille et contractuels disposant d’habilitations de sécurité. Elle interdit formellement toute relation intime avec des ressortissants chinois sur le territoire de la Chine continentale ainsi qu’à Hong Kong.
Avant cette nouvelle directive, une version plus limitée existait depuis l’été 2023 : elle interdisait les relations avec le personnel de soutien chinois employé dans les ambassades et consulats américains. En janvier, Nicholas Burns a étendu cette restriction à l’ensemble des citoyens chinois.
La décision aurait été motivée par les inquiétudes exprimées par des membres du Congrès américain, soucieux de renforcer la sécurité des informations sensibles.
La politique prévoit une seule exception : les relations préexistantes. Les personnes concernées peuvent demander une dérogation. En cas de refus, elles devront soit mettre fin à la relation, soit quitter leur poste. Toute violation entraînera un renvoi immédiat du territoire chinois.
Le texte n’a pas été annoncé publiquement, mais a été transmis verbalement et par voie électronique aux intéressés. Le département d’État américain a refusé de commenter.
Historiquement, les services de renseignement, notamment durant la guerre froide, utilisaient des “pièges de charme” pour extorquer des informations. En 1987, les États-Unis avaient déjà interdit à leur personnel stationné en Chine et dans le bloc soviétique toute relation intime avec des locaux, après qu’un marine ait été séduit par une espionne soviétique à Moscou.
Selon Peter Mattis, ex-analyste de la CIA, deux cas de ce type ont été rendus publics en Chine, bien que de tels incidents n’aient pas été signalés récemment. Il souligne que les autorités chinoises n’utilisent pas seulement des espions professionnels, mais peuvent aussi contraindre des citoyens ordinaires à coopérer.
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