L’Institut National de la Statistique (INS) a récemment publié ses données concernant le produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre 2024, révélant une croissance annuelle modeste de 0,2%.
Cette performance timide s’inscrit dans un contexte économique marqué par des évolutions contrastées dans les différents secteurs économiques, témoignant d’une contraction persistante de l’activité économique productive.
Secteurs marchands et non marchands : un contraste significatif
La croissance du PIB marchand a enregistré une baisse de 0,2%, contrastant avec l’augmentation de 1,5% des activités non marchandes telles que l’administration publique et les activités des organisations associatives. Cette divergence souligne une dépendance accrue sur les secteurs non productifs pour soutenir l’économie, ce qui n’est pas sans conséquences sur la dynamique globale de croissance économique.
Industrie en baisse : Des problèmes structurels
Le secteur industriel, pilier traditionnel de l’économie, a connu une baisse de 5% de sa valeur ajoutée au cours du premier trimestre 2024. Ce repli est attribué à une chute quasi-généralisée des sous-secteurs industriels :
- Agro-alimentaire
- Textile, habillement et cuir: marqué par trois trimestres consécutifs de baisse, accompagnée d’un repli des exportations.
- Produits minéraux non métalliques: affectés par un ralentissement de la demande intérieure.
- Extraction du pétrole et du gaz naturel: entravée par des problématiques structurelles, notamment le déclin naturel des gisements et les retards dans l’octroi de permis d’exploration.
- Production et distribution d’électricité et de gaz
- Construction: en baisse depuis plus de deux ans, impactée par une morosité économique et une décélération des investissements publics.
Ces secteurs, essentiels pour leurs potentiels d’exportation, la diversité d’emploi qu’ils génèrent et leur effet d’entraînement sur l’économie, voient leurs difficultés accentuer les défis de croissance pour l’ensemble du pays.
Une croissance timide
Les projections pour l’ensemble de l’année 2024 estiment une croissance de 1,3%, après un taux de 0,4% en 2023. Cette stagnation économique est exacerbée par une inflation persistante au-dessus de 7%, caractéristique d’une phase de stagflation.
La fragilité actuelle de l’économie et le ralentissement des moteurs de croissance rendent impérative une accélération des réformes structurelles pour améliorer le potentiel de croissance.
Enfin, le premier trimestre 2024 a montré une économie en demi-teinte, où les performances des secteurs non marchands n’ont pas suffi à compenser les faiblesses structurelles des secteurs industriels.
Avec des perspectives de croissance limitées et une inflation élevée, l’urgence des réformes structurelles se fait sentir. Seule une action résolue et coordonnée permettra de hisser la croissance économique à un niveau correspondant aux potentialités du pays. La reprise de la croissance doit être érigée en priorité nationale pour sortir de la stagflation et dynamiser l’économie sur le long terme.
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