Le risque de défaut sur les dettes extérieures réduit le rendement des obligations tunisiennes sur les marchés financiers internationaux, qui ont chuté à des taux record de plus de 40% après une période de stabilité enregistrée en octobre dernier, à la suite de la conclusion par les autorités d’un accord préliminaire avec le Fonds monétaire international pour accorder à la Tunisie un prêt de 1,9 milliard de dollars.
Risque souverain assez élevé
Depuis des semaines, le rendement des obligations tunisiennes ne cesse de baisser, dépassant les 40%, alors que les observateurs parlent fréquemment d’un éventuel recours au Club de Paris, malgré ses limites, puisqu’il ne porte que sur 17% de l’encours global de la dette extérieure de la Tunisie, en raison de l’échec de l’accord définitif avec le Fonds monétaire international et de l’incapacité du pays à sortir sur les marchés extérieurs pour mobiliser les ressources nécessaires au budget.
Les données des marchés financiers internationaux montrent que le rendement des obligations de la dette tunisienne a chuté à des niveaux dangereux estimés à 45% mardi 7 février, sachant que la baisse du rendement des obligations exacerbe les risques de défaut de paiement de la dette tunisienne à des niveaux élevés, en plus de la quasi-impossibilité pour les autorités de sortir du marché international pour mobiliser des ressources nécessaires pour remédier au déficit budgétaire galopant.
En général, les pays dont le rendement des titres de créance diminue de 30% sont classés comme des pays en difficulté financière sur les marchés mondiaux.
Perspectives limitées de financement
Les besoins de financement pour couvrir le déficit budgétaire de l’année en cours s’élèvent à environ 23,5 milliards de dinars, et pour atteindre l’équilibre financier, l’Etat doit recourir à des emprunts extérieurs de plus de 12 milliards de dollars et à des emprunts locaux d’environ 9 milliards de dinars.
Des observateurs estiment que le rééchelonnement de la dette extérieure du pays et l’entraîner vers le Club de Paris constituent un grand risque et un coup douloureux pour l’économie nationale.
Il est à noter que la signature de l’accord initial pour le prêt du Fonds monétaire international en octobre 2022 avait envoyé des signaux positifs aux marchés mondiaux.
Un rapport de la JP Morgan Financial Services Bank recommandait, à l’époque, d’investir dans des obligations tunisiennes à court terme, suggérant une amélioration du rendement de ces obligations avec la conclusion par le pays d’un accord financier d’une valeur de 1,9 milliard de dollars.
La banque a déclaré dans un rapport que l’accord final avec le Fonds monétaire international, avec les mesures de réforme que les autorités entendent mettre en œuvre, ouvre d’autres sources de financement, rendant important l’investissement dans des obligations à court terme pour les années 2023 et 2024.
En revanche, Moody’s s’est empressé d’abaisser la note de crédit du pays à Caa2 avec des perspectives négatives, un jour avant que le pays n’organise le second tour des élections législatives du 29 janvier 2023.
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