Plusieurs observateurs considèrent que la déprogrammation du dossier de financement de la Tunisie par le FMI est un mauvais signe qui annoncerai le blocage de la signature de l’accord final au titre du prêt attendu pour 1,9 milliards de dinars voire même son annulation pure et simple.
Cependant, ce point de vue semble être précipité, d’une part et ne prend pas en considération les nouvelles évolutions géopolitiques, d’autre part.
Sons de cloche divergents
Au fait, et en se basant sur un raisonnement à contrario, si le FMI avait l’intention de ne pas accorder le prêt à la Tunisie, il n’aurait pas dû donner son accord préalable le 15 octobre dernier sachant qu’il est au courant des sons de cloche divergents de l’exécutif relatifs au dossier des subventions aux produits de base ainsi que tous les tiraillements et les détails concernant le dossier de financement de la Tunisie et ce, même mieux que les responsables locaux pour certains axes et données.
Toutefois, il est important de souligner que la dernière décision de l’institution financière internationale pour ajourner l’examen du dossier, selon une source officielle, semble tenir au doute de la signature de du protocole de prêt par la Président de la République Kais Saied qui n’a cessé de mettre l’accent lors de ces dernières rencontres avec ses ministres en charge du dossier économique sur le maintien des subventions, la préservation des parts de l’Etat dans les entreprises publiques outre la consécration du rôle social de l’Etat.
Analystes, observateurs, organisations sociales et autres parties évoquent, à cet effet, l’existence de deux sons de cloche par rapport à l’approbation des conditions de crédit par le Président de la République craignant pour son avenir politique, d’une part et par le gouvernement composé de technocrates et souvent considéré comme éphémère et à courte durée de vie, d’autre part.
Chine et Golfe comme alternative de financement
Néanmoins, il y a lieu de se concentrer sur une nouvelle donne géopolitique qui explique le fait que le Fonds monétaire international est obligé de financer la Tunisie au prix probablement de certaines concessions, de part et d’autre.
Il s’agit en effet de la crainte du basculement de la Tunisie pour se financer vers le Golfe ou la Chine devenue deuxième prêteur au monde après la Banque Mondiale. La participation tunisienne récemment au sommet sino-arabe est pleine de messages pour des coopérations futures.
Le président de la République a reçu à maintes reprises notamment durant le lendemain du 25 juillet des émissaires de pays du golfe en particulier d’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis qui ont proposé des financements et des investissements en Tunisie pour soutenir la Tunisie post-islamistes. Le montant du prêt de 2 milliards de dollars proposé par le FMI est dérisoire pour le Conseil de Coopération du Golfe.
Certes les concessions qui seront faites pour lever les obstacles au financement se rapporteront à la levée des subventions sur le pain et les céréales étant donné la criticité de cette question en Tunisie mais un fonds dont la principale mission est l’octroi de prêts (le FMI) cherchera des « clients » parmi les pays de la zone Mena ou en Afrique plutôt qu’en Scandinavie…
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