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Après 14 ans de batailles, Julian Assange quitte la salle d’audience en homme libre

Après 14 ans de batailles, Julian Assange quitte la salle d’audience en homme libre

Julian Assange, célèbre lanceur d’alerte et fondateur de WikiLeaks, a plaidé coupable d’espionnage devant le tribunal des îles Mariannes du Nord. Environ 25 journalistes étaient présents, bien que la diffusion d’images ait été strictement interdite, rapporte le Washington Post.

Le juge Ramona V. Manglona a annoncé que l’affaire était officiellement classée et qu’Assange pouvait quitter la salle en homme libre. Le tribunal a pris en compte les cinq années qu’il avait déjà passées en détention provisoire et n’a pas imposé de nouvelle peine.

Un accord conditionné ?

Une condition de l’accord de plaidoyer était que WikiLeaks détruise les informations en sa possession, comme l’a souligné le British Guardian. Assange a reconnu avoir encouragé Chelsea Manning, la militaire américaine à l’origine des fuites massives, à fournir du matériel classifié. Il a été condamné pour l’obtention et la divulgation d’informations sur la défense nationale à une peine de soixante-deux mois, déjà couverte par sa détention provisoire.

Quoi que, Barry Pollack, une avocat d’Assange, a déclaré : « Le travail de WikiLeaks se poursuivra et M. Assange continuera avec force son combat pour la liberté d’expression et la transparence. »

Une libération très attendue

Vêtu d’un costume noir et d’une cravate ocre, Assange, 52 ans, a chaleureusement embrassé ses avocats et signé un livre pour un de ses soutiens, comme l’a rapporté l’Agence France-Presse. Sans faire de déclaration, il a quitté le tribunal sous l’objectif des caméras.

Jennifer Robinson, l’une de ses avocates, a déclaré : « Aujourd’hui est un jour historique. Il met un terme à quatorze années de batailles judiciaires. » WikiLeaks a annoncé qu’Assange s’était envolé à bord d’un jet privé pour Canberra, conformément à l’accord qui lui interdit de retourner aux États-Unis sans autorisation.

Réactions et conséquences

Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a salué cette libération comme un « développement bienvenu ». Assange était accompagné de Kevin Rudd, ancien Premier ministre australien et actuel ambassadeur d’Australie aux États-Unis.

Stella Assange, son épouse, a lancé un appel aux dons pour rembourser les 520 000 dollars (485 000 euros) que Julian doit au gouvernement australien pour l’affrètement de l’avion. Elle a précisé qu’il n’avait pas été autorisé à emprunter un vol commercial.

Le tribunal des îles Mariannes du Nord a été choisi en raison du refus d’Assange de se rendre sur le continent américain et de la proximité géographique avec l’Australie.

Un épilogue après quatorze ans de luttes

Cette affaire, qui a duré près de quatorze ans, s’achève alors que la justice britannique devait examiner un recours contre son extradition vers les États-Unis. Julian Assange a été poursuivi pour avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels, notamment une vidéo montrant des civils tués par des tirs américains en Irak en 2007.

Sa complice, Chelsea Manning, avait été condamnée à trente-cinq ans de prison, peine commuée à sept ans par Barack Obama. Assange, arrêté en avril 2019 après sept ans à l’ambassade d’Équateur à Londres, a vu de nombreux appels à l’abandon des charges par Joe Biden, dont une demande officielle de l’Australie en février dernier.

 

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