L’Arabie saoudite a franchi une nouvelle étape dans l’ouverture de son économie en permettant aux investisseurs étrangers d’acquérir des parts dans des compagnies immobilières opérant dans les villes saintes de La Mecque et Médine.
Une décision historique annoncée par l’Autorité saoudienne des marchés fin janvier, qui vise à dynamiser le marché financier et attirer des capitaux internationaux.
Un accès limité mais stratégique pour les étrangers
Jusqu’ici, seuls les Saoudiens pouvaient investir dans l’immobilier des villes saintes, un secteur en pleine expansion porté par les projets de développement ambitieux du royaume. Désormais, les investisseurs étrangers pourront acheter des actions dans des entreprises saoudiennes cotées en Bourse et détenant des biens immobiliers dans l’enceinte de La Mecque et Médine.
Toutefois, certaines restrictions s’appliquent :
- Les investissements étrangers ne pourront concerner que des actions ou des instruments de dette convertibles en actions.
- Les étrangers ne pourront pas détenir plus de 49 % des parts d’une société cotée.
Cette ouverture s’inscrit dans la stratégie de diversification économique du Plan Vision 2030, visant à réduire la dépendance du pays aux revenus pétroliers et à positionner l’Arabie saoudite comme une plaque tournante des investissements mondiaux.
Un marché immobilier en plein essor
La monarchie saoudienne, premier exportateur mondial de pétrole, s’emploie à moderniser son économie à travers des réformes majeures pour en faire un centre mondial des affaires et du tourisme religieux.
La Mecque, qui accueille déjà des millions de pèlerins chaque année, est au cœur d’un gigantesque plan d’expansion avec pour objectif d’atteindre 30 millions de fidèles d’ici 2030. Parmi les projets emblématiques :
- Le projet Masar, financé par le Fonds d’investissement public (PIF), qui prévoit la construction d’au moins 40 000 nouvelles chambres d’hôtels et d’infrastructures modernes pour améliorer l’expérience des pèlerins.
- La modernisation des transports et infrastructures, notamment avec le train à grande vitesse Haramain, reliant La Mecque à Médine.
Un marché religieux très lucratif
Les pèlerinages du Hajj et de la Omra sont une source de revenus majeure pour l’Arabie saoudite. En 2019, ces événements ont généré près de 12 milliards de dollars, un chiffre qui pourrait croître avec l’augmentation prévue du nombre de pèlerins et le développement de nouvelles infrastructures hôtelières et résidentielles.
Un signal fort aux investisseurs étrangers
Cette initiative marque une nouvelle avancée dans l’attractivité économique du royaume. L’Arabie saoudite cherche ainsi à rassurer les investisseurs internationaux et à encourager les fonds souverains et les entreprises étrangères à s’intéresser aux opportunités offertes par les villes saintes.
Alors que d’autres pays de la région, comme les Émirats arabes unis, ont déjà assoupli leurs règles pour attirer des investissements étrangers dans l’immobilier, Riyad adopte une approche prudente en maintenant des limites de participation et en réservant la pleine propriété aux nationaux.
Avec cet assouplissement, le marché immobilier de La Mecque et Médine pourrait connaître une nouvelle dynamique, attirant à la fois des fonds d’investissement et des investisseurs individuels désireux de placer leur capital dans des secteurs à forte rentabilité.
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