Détails de l’interdiction
Le gouvernement australien a annoncé un embargo sur l’exportation de moutons vivants par voie maritime, qui entrera en vigueur en mai 2028, en respect de son engagement à mettre fin à cette pratique controversée.
Selon Reuters, cette décision vise à répondre aux préoccupations de bien-être animal qui ont persisté dans ce secteur depuis des années.
Le ministre australien de l’Agriculture, Murray Watt, a déclaré : “Nous offrons de la certitude aux producteurs de moutons et à la chaîne d’approvisionnement en fixant une date législative”. Le projet de loi sera présenté lors de la session actuelle du Parlement fédéral australien.
Une enveloppe de transition de 107 millions de dollars australiens (environ 71 millions de dollars américains) sur cinq ans a été allouée pour soutenir les agriculteurs et les travailleurs touchés par cette décision.
Raisons de l’interdiction
Le bien-être animal est la principale raison de cette interdiction. Des groupes de défense des droits des animaux ont longtemps plaidé pour l’arrêt des exportations de moutons vivants, en raison des risques élevés de stress thermique et de mortalité durant le transport.
En 2018, par exemple, la mort de 2 400 moutons due au stress thermique a suscité une indignation publique, intensifiant les appels à des normes de protection animale plus strictes.
Impact sur les pays arabes
Le Moyen-Orient est une région clé pour les exportations australiennes de moutons vivants. En 2023, le Koweït a été le plus grand importateur, recevant 271 162 moutons, soit 46 % des exportations totales de moutons vivants d’Australie par mer. Les autres principaux importateurs étaient Israël (16 %), la Jordanie (14 %), les Émirats arabes unis, Oman et le Qatar (ensemble 25 %).
1- Impact économique sur les pays importateurs : Des pays comme le Koweït et la Jordanie, qui dépendent fortement des moutons australiens pour leur approvisionnement en viande, pourraient connaître des perturbations dans leur chaîne d’approvisionnement. Cela pourrait entraîner une hausse des prix de la viande et la recherche de nouveaux fournisseurs. Les pays touchés devront réévaluer leurs chaînes d’approvisionnement et pourraient supporter des coûts plus élevés.
2- Préoccupations de sécurité alimentaire : Pour de nombreux pays arabes, les moutons australiens constituent un élément essentiel de leur stratégie de sécurité alimentaire sachant que la sécurité alimentaire est une préoccupation majeure. Les gouvernements devront trouver des sources alternatives pour éviter les pénuries sur le marché.
3- Ajustements commerciaux : Les pays importateurs devront explorer de nouvelles relations commerciales, peut-être augmenter les importations d’autres régions ou investir davantage dans leurs propres industries animales pour atténuer les effets de cette interdiction.
Principaux pays importateurs
Voici les principaux importateurs de moutons vivants par mer depuis l’Australie au Moyen-Orient :
Impact sur l’économie australienne
L’interdiction des exportations de moutons vivants aura des conséquences importantes sur l’économie australienne. Historiquement, cette industrie, principalement basée en Australie occidentale, a été un contributeur majeur au secteur agricole. Dans les années 1990 et au début des années 2000, l’Australie exportait environ 5 millions de moutons par an. En 2023, ce nombre est tombé à 684 000 têtes, pour une valeur d’environ 50 millions de dollars.
Les agriculteurs et les entreprises devront s’adapter ou faire face à des difficultés financières. La transition proposée par le gouvernement vise à atténuer certains de ces impacts, mais les effets à long terme sur les économies locales, surtout en Australie occidentale, pourraient être sévères.
Avenir des exportations de moutons vivants
Malgré l’interdiction à venir, les exportations australiennes de bétail vivant ont augmenté en 2023, avec une hausse de 12 % des exportations de bétail vivant pour la première fois après des années de déclin. L’Indonésie est le plus grand importateur, suivie par le Vietnam et la Chine, selon le site “Meat and Livestock Australia”. Ce changement pourrait offrir une nouvelle direction à l’industrie de l’exportation de bétail, qui devra s’adapter aux nouvelles régulations.
La décision de l’Australie d’interdire l’exportation de moutons vivants par voie maritime représente un changement majeur dans la politique d’exportation de bétail, motivé par des préoccupations de bien-être animal.
Cette interdiction aura un impact significatif sur le monde arabe, affectant les principaux pays importateurs économiquement et nécessitant des ajustements dans les stratégies de sécurité alimentaire.
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