Economie

Auto-entrepreneur : Un levier de l’économie collaborative en Tunisie

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 L’économie collaborative présente de nombreux avantages pour la société et les entreprises. Elle favorise une organisation économique horizontale en supprimant les intermédiaires et en encourageant les relations directes entre prestataires et consommateurs.

Alors qu’elle désignait, il y a encore une certaine période, des activités plutôt non marchandes ou alternatives au marché, elle est désormais associée au vaste secteur qui met en relation des particuliers, réalisant des prestations marchandes.

Statut à multiples avantages

Dans plusieurs pays du monde, le statut d’auto-entrepreneur est largement utilisé. Pour les entreprises, ce système a l’avantage de faire diminuer ses coûts. De leur côté, les travailleurs bénéficient d’un contact direct avec leurs clients, sont libres de décider de leurs horaires et peuvent combiner plusieurs activités.

Les travailleurs d’une plateforme sont juridiquement indépendants. Ils échappent à un lien de subordination tel que défini dans un contrat de travail, mais ils sont dépendants économiquement de la plateforme.

Le modèle tunisien

En Tunisie, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaouad, a annoncé au mois de novembre dernier, le lancement de la plateforme « Moubader » destinée aux auto-entrepreneurs. Un projet national visant à encourager l’initiative individuelle pour dynamiser l’entrepreneuriat, soutenir l’économie nationale et réduire le chômage.

Mieux vaut tard que jamais s’exclament de nombreux freelancers en Tunisie maintenus trop longtemps dans l’illégalité, faute de cadre juridique encadrant leurs activités respectives.

La plateforme « Moubader » facilite en effet les démarches administratives, raccourcit par ailleurs les délais et étend la couverture de sécurité sociale pour les entrepreneurs. Elle s’adresse aux auto-entrepreneurs actifs dans les secteurs de l’artisanat, des métiers, du commerce et des services non commerciaux.

Appui à l’entreprenariat

Elle offre à ses bénéficiaires une couverture sociale incluant cartes de soins, pension de retraite et assurance contre les accidents de travail dès l’obtention de la carte d’auto-entrepreneur. Les auto-entrepreneurs seront aussi exemptés de cotisations sociales la première année et bénéficieront d’un régime fiscal avantageux. Ils auront également la possibilité d’exercer une activité professionnelle à domicile et de payer une contribution unique en guise d’impôt sur le revenu.

Le Fonds National de l’Emploi prendra en charge les contributions sociales des auto-entrepreneurs ainsi que les primes d’invalidité et de vieillesse. Une initiative censée soutenir largement les orientations sociales de l’État.

Le statut d’auto-entrepreneur est à l’ordre du jour des décideurs politiques et économiques dans plusieurs pays du monde. Au-delà des aspects économiques qu’offre ce modèle, il s’agit aussi d’une dimension d’inclusion sociale : Aider les couches sociales vulnérables à créer leur auto-emploi tout en étant dans le circuit formel. La politique d’appui à l’entreprenariat dans son ensemble est en train d’être revue en profondeur en Tunisie et ce, en particulier à travers la réduction des barrières réelles auxquelles font face les entreprises et les entrepreneurs.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek