Depuis sa création en 2014, la Banque de Développement des BRICS, officiellement appelée Nouvelle Banque de Développement (NDB), s’est imposée comme un instrument financier majeur destiné à soutenir les pays émergents dans leurs projets d’infrastructure et de développement durable.
Cette institution incarne la volonté des cinq grandes économies que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud de s’affranchir des institutions financières internationales traditionnelles dominées par l’Occident, comme le FMI et la Banque mondiale.
Financer les infrastructures
La NDB est née d’un constat partagé : les pays émergents ont des besoins financiers importants pour bâtir leurs infrastructures, mais se heurtent souvent aux conditions strictes imposées par les institutions financières classiques.
En créant leur propre banque, les BRICS ont voulu offrir une alternative plus flexible, capable de financer des projets prioritaires sans imposer de réformes structurelles contraignantes. Cette autonomie financière permet à ces pays de mieux maîtriser leur développement tout en renforçant leur coopération économique.
La NDB a ainsi pour mission première de financer des infrastructures telles que routes, ponts, réseaux énergétiques et systèmes de transport, tout en intégrant une dimension écologique à travers le soutien au développement durable.
Une pensée pour la coopération Sud-Sud
Installée à Shanghai, la banque fonctionne selon une gouvernance partagée entre ses membres fondateurs, avec un président élu par rotation. Cette organisation reflète l’équilibre recherché entre des pays aux tailles et capacités économiques très différentes.
Par ailleurs, la NDB a élargi son cercle en intégrant des membres extérieurs aux BRICS, comme le Bangladesh, les Émirats arabes unis, l’Égypte ou l’Algérie, ce qui renforce son rôle de catalyseur de la coopération Sud-Sud. Ce positionnement lui permet de financer des projets dans un large éventail de pays en développement, contribuant ainsi à diversifier les sources de financement internationales et à renforcer les liens économiques entre ces nations.
Rééquilibrer la gouvernance économique mondiale
Au-delà de son rôle financier, la Banque de Développement des BRICS s’inscrit dans une dynamique plus large de réforme de la gouvernance mondiale. Les BRICS contestent la domination des pays occidentaux dans les institutions internationales et militent pour une représentation plus équitable des économies émergentes. La NDB fait partie de cette stratégie en proposant un modèle alternatif de financement, plus souple et adapté aux réalités des pays en développement.
Par ailleurs, le groupe a mis en place un Fonds de réserve de 100 milliards de dollars destiné à protéger ses membres contre les chocs financiers externes, renforçant ainsi leur stabilité économique face aux turbulences mondiales. Cette démarche illustre la volonté des BRICS de construire un ordre économique multipolaire, où les pays émergents disposent d’un poids accru dans les décisions internationales.
La Banque de Développement des BRICS est ainsi devenue un acteur incontournable du financement des économies émergentes. En offrant une alternative crédible aux institutions traditionnelles, elle contribue à remodeler les équilibres financiers mondiaux tout en soutenant concrètement la croissance et la coopération entre ses membres. Son développement continu témoigne de l’importance croissante des pays du Sud dans l’économie globale et de leur capacité à créer leurs propres outils pour répondre à leurs besoins spécifiques.
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