Son nom fit le tour du monde le 31 août 1997, quand son fils Dodi Al-Fayed trouva la mort aux côtés de la princesse Diana dans un tunnel de Paris en tentant de fuir les paparazzis. Mohamed Al-Fayed, richissime homme d’affaires décédé en 2023 à 94 ans, sera encore plus célèbre mais pour de très mauvaises raisons : Un documentaire accablant intitulé «Al-Fayed : un prédateur chez Harrods», qui passera sur BBC Two. La chaine britannique y dépeint un personnage démoniaque qui prenait toutes les libertés avec ses employées. 5 anciennes salariées du grand magasin londonien Harrods l’accusent formellement de viols.
D’autres femmes révèlent des agressions sexuelles, en tout une vingtaine de victimes ont enfin osé parler. Le film, qui sera diffusé ce jeudi 19 septembre, relate des témoignages sur des tentatives de viol et des violences physiques perpétrées par le défunt propriétaire du magasin de luxe, entre la fin des années 1980 et des années 2000. D’après la BBC des accusations de ce type avaient déjà été lancées et la police avait enquêté en 2015, pour viol…
Mais le puissant businessman n’a jamais été inquiété par la justice, il a emporté ses terribles secrets dans sa tombe. La BBC accuse Harrods de n’avoir rien fait pour stopper le prédateur sexuel, pire : le célébrissime label aurait essayé d’étouffer le fracas des accusations d’agressions sexuelles. La direction qui a repris les rênes après le décès d’Al-Fayed a «fermement» dénoncé l’attitude de son ancien propriétaire et présenté ses excuses pour avoir «laissé tomber (les) employées qui ont été ses victimes».
5 femmes au total l’accusent de viols, commis à Londres ou à Paris et 5 autres dénoncent des tentatives de viol. 13 femmes affirment qu’Al-Fayed les a agressées sexuellement dans son appartement du 60 Park Lane à Londres. Il lui arrivait, souvent, d’y inviter son personnel féminin pour, arguait-il, travailler le soir. 9 femmes l’accusent de les avoir agressées sexuellement dans sa villa parisienne de Windsor.
L’une des victimes, qu’on appellera Rachel, avait 19 ans au moment des faits ; elle déclare que le patron de Harrods lui proposa de rester dormir dans l’un des appartements après lui avoir imposé de travailler tard. Par la suite il l’aurait conviée dans son appartement, l’aurait installée sur son lit puis aurait sauté sur elle. «J’ai fait clairement comprendre que je ne voulais pas que ça se produise. Je n’ai pas donné mon consentement (…) il m’a violée», confie-t-elle à la BBC.
D’après Tony Leeming, un responsable du magasin de luxe entre 1994 et 2004, «tout le monde était au courant» et se gaussait des «attouchements» commis par le boss.
Mohamed Al-Fayed, qui a vu le jour le 27 janvier 1929 dans une banlieue pauvre d’Alexandrie (Egypte), a choisi la Grande-Bretagne ; il y fit l’acquisition de Harrods en 1985 et du club de foot de Fulham FC entre 1997 et 2013. Mais toute cette éclatante réussite ne l’a pas anobli, toute sa vie il a couru derrière la nationalité britannique. Il en a gardé beaucoup de rancoeur contre son pays d’adoption, il n’avait pas hésité à propager que la famille royale avait commandité la mort de son fils, à cause de sa liaison avec Diana.
Le divorce entre l’homme d’affaires égyptien et le Royaume-Uni s’est produit en 2000, après que la justice lui a refusé pour la énième fois la naturalisation en avançant «un problème général de caractère». Après ce déballage sur les horreurs signées par Al-Fayed on se dit que les autorités avaient raison…
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