Economie

Budget de l’Etat 2025 : Sous le signe de la maîtrise des dépenses

Budget de l’Etat 2025 : Sous le signe de la maîtrise des dépenses

Le ministère des Finances tunisien vient de lever le voile sur le projet de budget de l’État pour l’année 2025, un document qui se veut à la fois ambitieux et pragmatique face aux problèmes économiques que traverse le pays.

Ce plan financier, élaboré dans un contexte de turbulences mondiales persistantes, témoigne de la volonté du gouvernement de naviguer entre rigueur budgétaire et impératifs de croissance.

Des ambitions mesurées

La Tunisie, qui a su faire preuve de résilience face aux chocs successifs des dernières années, s’engage dans une nouvelle phase de son développement économique. Le budget 2025 s’appuie sur des projections de croissance mondiale modérées, tablant sur 3,3% pour l’année à venir. Sur le plan national, les autorités misent sur une reprise soutenue par le secteur des services et une agriculture en convalescence.

Cependant, l’optimisme reste mesuré. L’inflation, qui a atteint 7,4% au premier semestre 2024, demeure une épine dans le pied de l’économie tunisienne. Le gouvernement, conscient de cet enjeu, place la maîtrise des prix au cœur de sa stratégie, sans pour autant compromettre ses objectifs de croissance.

Les prévisions concernant le prix du baril de pétrole sont cruciales pour l’économie tunisienne, étant donné l’impact direct des fluctuations des prix de l’énergie sur les finances publiques. Selon les estimations, les prix du pétrole devraient osciller entre 76 et 79 dollars le baril en 2025, après avoir atteint un niveau moyen de 81 à 84 dollars le baril en 2024. Cette baisse prévue est attribuée à une augmentation de la production en dehors de l’OPEP+ et à des réserves mondiales croissantes.

Le projet de budget prévoit un déficit budgétaire d’environ 7,1 % du PIB, une légère amélioration par rapport aux années précédentes. Cela résulte d’efforts continus pour améliorer la collecte des recettes fiscales et contrôler les dépenses publiques.

La rigueur comme levier de transformation

Le projet de budget 2025 se distingue par une approche de rigueur assumée. La rationalisation des dépenses publiques se traduit par un gel des salaires et une politique de recrutement restrictive dans la fonction publique. Ces mesures, potentiellement impopulaires, visent à dégager des marges de manœuvre pour financer les investissements jugés prioritaires.

Cette cure d’austérité s’accompagne d’un ambitieux programme de réformes structurelles. L’objectif est clair : moderniser le système fiscal pour le rendre plus équitable et efficace, tout en luttant contre l’économie informelle qui pèse sur les finances de l’État. Le gouvernement espère ainsi non seulement assainir les comptes publics mais aussi instaurer un climat des affaires plus transparent et attractif pour les investisseurs.

Investir pour l’avenir, un pari nécessaire

Malgré les contraintes budgétaires, le projet de loi de finances 2025 n’abandonne pas l’ambition d’investir pour l’avenir. Les infrastructures et les services sociaux sont désignés comme les secteurs prioritaires, dans une tentative de concilier développement économique et cohésion sociale.

Ce choix stratégique est un pari risqué dans un contexte de ressources limitées. Il témoigne néanmoins de la conviction des autorités que seul un effort d’investissement soutenu permettra de créer les emplois nécessaires et de jeter les bases d’une croissance durable et inclusive.

Le budget 2025 s’annonce comme un exercice d’équilibriste pour la Tunisie. Entre rigueur et ambitions de développement, entre réformes structurelles et préservation du tissu social, le gouvernement tente de tracer une voie médiane. La réussite de cette entreprise délicate dépendra de la capacité des autorités à maintenir le cap des réformes tout en préservant la paix sociale.

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