Depuis décembre 2022, Carrefour est sous le feu des critiques des soutiens de la cause palestinienne. À l’origine, le rapport « Les liaisons dangereuses de Carrefour avec la colonisation israélienne », publié par des associations telles que l’AFPS et la LDH, a révélé les liens du groupe avec des entreprises israéliennes impliquées dans la colonisation en Palestine.
La situation s’est aggravée depuis l’offensive israélienne sur Gaza en octobre 2023, lorsque Carrefour a publiquement soutenu les Forces de défense israéliennes (FDI), provoquant une vague d’indignation et de boycott.
Carrefour est accusé de collaborer avec Electra Consumer Products et sa filiale Yenot Bitan, des entreprises fournissant des services aux colonies illégales israéliennes. Ces partenariats impliquent l’utilisation de ressources naturelles palestiniennes à des fins commerciales, un point dénoncé comme une violation du droit international.
Depuis le début de l’offensive sur Gaza, Carrefour Israël a multiplié les envois de colis alimentaires aux soldats israéliens et a mené des campagnes de dons pour soutenir ces derniers. Ces actions, largement médiatisées, présentent Carrefour comme un acteur engagé dans l’« effort national israélien », accentuant les appels au boycott.
Sous la pression de la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), Carrefour a retiré l’intégralité de ses magasins en Jordanie et mis fin à ses marques dans certains magasins franchisés situés dans les colonies israéliennes illégales. Cependant, ces actions sont jugées insuffisantes : le groupe conserve huit magasins franchisés en Cisjordanie et seize autres dans les territoires palestiniens de 1948.
Pour les militants, ces concessions partielles ne répondent pas à l’ensemble des revendications. Carrefour n’a pas rompu son partenariat avec Electra Consumer Products ni cessé la vente de produits issus des colonies israéliennes illégales à l’international.
Face à ces lacunes, les militants appellent à redoubler d’efforts. Le week-end des 14 et 15 décembre, des mobilisations #BoycottCarrefour sont organisées dans plusieurs villes françaises, à l’appel de collectifs comme BDS France, Urgence Palestine et l’AFPS. Ces actions incluent des déambulations, des distributions de tracts et des animations destinées à sensibiliser les consommateurs.
Avec des slogans percutants tels que « Pas de cadeaux pour les soutiens des colons génocidaires ! » et « Pas de Noël pour le génocide », les militants entendent frapper fort à l’approche des fêtes de fin d’année. Leur objectif : ternir l’image de Carrefour tout en impactant ses revenus.
Samedi 21 décembre, des militants du collectif Iparraldea Palestinarekin se sont mobilisés dans la galerie commerciale du Carrefour BAB2 à Anglet. L’action visait à dénoncer ce qu’ils qualifient de participation au soutien logistique des massacres à Gaza. L’échange tendu avec la direction a révélé une fracture profonde entre les manifestants et les responsables locaux.
Accusé d’avoir tenu des propos méprisants, le directeur du magasin a démenti ces déclarations tout en minimisant l’incident. Les militants, expulsés peu après, ont réitéré dans un communiqué que Carrefour viole le droit international et soutient activement la colonisation illégale de la Palestine.
Si certaines victoires ont été obtenues d’après les organisateurs, les militants appellent à ne pas relâcher la pression. Le boycott de Carrefour s’inscrit dans une stratégie globale visant à isoler les entreprises accusées d’être complices de la colonisation israélienne et à faire respecter le droit international.
Les mobilisations en France et ailleurs, renforcées par une solidarité internationale croissante, montrent que l’action citoyenne peut influencer les grandes entreprises.
À retenir :
Alors que les fêtes de fin d’année approchent, les militants espèrent que leurs actions sensibiliseront un plus grand nombre de consommateurs, renforçant ainsi le mouvement international contre Carrefour.
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