L’inflation est devenue une préoccupation majeure dans le paysage économique et financier contemporain, et deux tendances majeures semblent contribuer à sa mutation: la démondialisation et la transition énergétique.
Bien que ces deux phénomènes soient motivés par des objectifs louables, leurs impacts sur les coûts de production, les prix des ressources et les dynamiques du marché ont le potentiel de générer une variation de l’inflation.
Des coûts de production en hausse
La démondialisation, caractérisée par une réduction des échanges internationaux et une relocalisation de la production, peut, malgré ses avantages en termes de résilience économique nationale, engendrer des coûts de production plus élevés pour de nombreuses entreprises. La perte des avantages liés à la main-d’œuvre peu coûteuse notamment en Chine et aux matières premières abordables à l’étranger peut pousser ces entreprises à répercuter ces coûts supplémentaires sur les prix de leurs produits finaux.
En effet, la Chine manifeste une forte volonté de s’autonomiser dans divers secteurs, tels que l’économie, la technologie et la production. Cette démarche s’inscrit dans sa stratégie de transition vers une économie axée sur l’innovation, la haute technologie et la création de valeur ajoutée, tout en cherchant à renforcer sa souveraineté technologique, à rapatrier certaines étapes de production nationale, et à promouvoir une économie plus verte.
Cette quête d’autonomie reflète la vision à long terme de la Chine pour renforcer son influence sur la scène mondiale, tout en pouvant avoir des implications significatives sur les dynamiques économiques et commerciales mondiales.
Pression sur les ressources et rareté des compétences
La transition énergétique nécessite d’importants investissements dans des technologies et des infrastructures plus respectueuses de l’environnement. Cette démarche peut entraîner une évolution des coûts pour les entreprises et les consommateurs. De plus, la demande accrue de ressources spécifiques, telles que les métaux rares nécessaires à la fabrication de batteries pour les véhicules électriques, peut créer des tensions sur l’offre, provoquant ainsi une nouveau mode de configuration des prix de ces matières premières.
La transition énergétique exige aussi des compétences techniques spécifiques pour la conception, la fabrication et la maintenance de nouvelles technologies vertes. Si ces compétences sont rares, les salaires dans ces secteurs peuvent évoluer, ce qui peut à son tour entraîner des changements des coûts salariaux dans d’autres domaines de l’économie. Ces changements des coûts de main-d’œuvre peuvent se refléter dans une variation des prix des produits et services.
Démondialisation ou « remondialisation » ?
Bien que la démondialisation et la transition énergétique visent à atteindre des objectifs importants, elles ne sont pas exemptes d’effets sur les courts des facteurs de production. Les coûts de production ajustés, les tensions sur les ressources, la rareté des compétences, les interventions des autorités publiques et la demande croissante pour des produits respectueux de l’environnement sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à un nouveau modèle de détermination des prix. Il est essentiel de prendre en compte ces dynamiques lors de l’analyse de l’évolution de l’inflation dans le contexte économique actuel.
Cependant, il est important de noter que certains experts estiment que nous assistons plutôt à une « remondialisation »” qu’à une démondialisation, car les échanges internationaux continuent de croître, bien que plus lentement. La démondialisation est un processus complexe et multifactoriel, et il est important de prendre en compte les différentes perspectives pour comprendre son impact sur l’économie mondiale.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires