Le ministère des Technologies a bien fait son travail et a mis en ligne, en temps record, un service permettant l’obtention en ligne de laissez-passer, pour pouvoir circuler en période de confinement.
Mais comme de coutume en Tunisie, on s’arrête à l’annonce et on passe à autre chose sans faire le suivi ni le monitoring de l’utilisation du service. Déjà, les critères objectifs pour expliquer à qui et pourquoi on donne l’autorisation, et à qui et pourquoi on la refuse ? La seule explication est une phrase bateau : « conditions de maintien d’activité et de nécessité de déplacement ».
Prenons cet exemple concret : le chef d’une petite entreprise d’une dizaine de salariés qui fait le lundi 30 mars, comme tout citoyen qui respecte les lois, une demande pour :
Ce travail ne peut pas être réalisé à distance puisque les applications ne sont pas ouvertes à l’extérieur.
Le mardi, 31 mars 2020, le gérant reçoit un mail :
« Votre demande d’autorisation de circulation est refusée pour non respect des conditions de maintien d’activité et de nécessité de déplacement. »
le mail est envoyé à partir l’adresse « no_reply@registre-entreprises.tn » qui fait comprendre qu’il n’a y aucun canal ou aucune possibilité de contester ce refus.
Ce gérant a alors deux choix :
Qui est cette autorité qui se cache derrière ce service et qui a décidé que ce gérant et son équipe ne se déplacent pas pour payer les salaires ? et Quelles sont les critères d’acceptation ? Tout ce que nous trouvons sur le site en question.
« Ce portail unique permet le dépôt en ligne des demandes d’autorisation de circulation, leur traitement par les autorités compétentes et l’octroi en ligne de ces autorisations aux entreprises et par sms aux employés concernés par la continuité de l’activité »
Un des problèmes majeurs de la Tunisie est la non formalisation des procédures et le manque de suivi et de pilotage.
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