Economie

Crise COVID – Les jeunes, en particulier les plus défavorisés, risquent des pertes colossales en revenus futurs

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Les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent 1,2 milliard de personnes dans le monde et ce chiffre devrait atteindre 1,3 milliard d’ici 2030, indique un note de recherche élaborée par Victoria Levin et Michael Weber, qui occupent les fonctions d’économistes à la Banque Mondiale (BM).

Ceci exerce une pression énorme sur les économies et les sociétés en termes de création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour les jeunes d’une part, et de développement des compétences nécessaires pour ces emplois d’autre part, soulignent les économistes.

Même avant la survenue de la crise de la COVID-19 en 2020, les jeunes travailleurs étaient de deux à quatre fois plus susceptibles d’être au chômage que les travailleurs plus âgés, et plus de 230 millions de jeunes (principalement des femmes) étaient ni employé, en études, ou en formation, assure la note de la BM.

Toujours, d’après la note, la COVID-19 a accentué la crise de l’apprentissage et des compétences du fait de la fermeture des établissements d’enseignement et du niveau insuffisant de préparation de la plupart des pays à assurer la continuité de l’apprentissage en dehors des salles de classe. Par conséquent, cette génération de jeunes, et en particulier les plus défavorisés, risque de perdre environ 16 000 milliards de dollars en revenus futurs leur vie durant.

La crise de la COVID-19 peut être un tournant dans le développement des compétences des jeunes, propulsé par l’expansion rapide des solutions technologiques. Compte tenu des défis énormes, l’année 2020 a suscité une créativité intense en matière de développement des compétences. Les établissements d’enseignement et de formation ont utilisé des solutions innovantes et établi de nouveaux partenariats pour assurer l’apprentissage des jeunes à la suite de la fermeture des écoles et des centres de formation en raison de la pandémie.

Victoria Levin et Michael Weber considèrent qu’à présent, il est possible de réfléchir aux enseignements tirés de cette expérience et exploiter le potentiel des technologies éducatives de manière systématique et durable. Deux enseignements se dégagent. En premier lieu, pour promouvoir l’équité et l’inclusion et éviter des écarts plus élevés de capital humain, les solutions de développement des compétences doivent être adaptées aux besoins d’apprentissage et de compétences d’une population très hétérogène. En second lieu, pour accomplir leur mission et répondre aux aspirations des jeunes concernant le marché du travail, les systèmes d’éducation et de formation doivent devenir plus agiles et plus réactifs face au monde du travail en mutation.

Créer de meilleurs emplois et investir dans un système d’éducation et de formation pertinent et inclusif est une priorité pour assurer la réussite des jeunes dans leur transition de l’école au marché du travail. Il est cependant tout aussi essentiel de penser à la manière qui permettra de créer des mécanismes d’interactions plus dynamiques et en temps réel entre les marchés du travail et les systèmes de développement des compétences afin d’améliorer les perspectives d’emploi des jeunes, conclut la note de recherche.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek