La relation franco-algérienne traverse une nouvelle crise majeure. Le 17 mars 2025, le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a annoncé le déclenchement d’une “riposte graduée” en réponse au refus de l’Algérie d’accepter le rapatriement de certains de ses ressortissants en situation irrégulière en France.
Selon Le Figaro, le gouvernement français envisage quinze mesures ciblant plusieurs secteurs : mobilité, sécurité sociale, transport, économie et diplomatie. Cette nouvelle tension ravive des différends historiques entre les deux pays et pourrait entraîner des répercussions économiques et politiques significatives.
Le gouvernement français a déjà pris une première mesure concrète : la suspension des accords de 2007, qui exemptaient de visa les porteurs de passeports diplomatiques algériens.
Mais Paris ne compte pas s’arrêter là et réfléchit à réduire drastiquement le nombre de visas accordés aux Algériens. En 2024, les trois consulats français en Algérie ont délivré 250 000 visas. Une réduction significative du quota de visas impacterait fortement les étudiants, les entrepreneurs et les familles ayant des liens en France.
En parallèle, la France prévoit d’élargir la liste des personnalités algériennes interdites de passage aux frontières françaises. Actuellement, cette liste compte 801 noms, mais elle pourrait s’allonger rapidement.
Si la situation diplomatique se détériore davantage, Paris pourrait procéder à des expulsions ciblées et créer une liste de “personas non grata”. Selon Le Figaro, cette liste pourrait inclure des diplomates algériens, notamment le consul d’Algérie à Strasbourg, accusé d’avoir refusé un laissez-passer consulaire pour un individu impliqué dans l’attentat de Mulhouse.
D’autres sanctions plus lourdes pourraient être appliquées :
Enfin, Paris pourrait aller jusqu’à dénoncer les accords de 1968 sur l’immigration, qui garantissent un statut privilégié aux travailleurs algériens en France en matière de séjour et de protection sociale.
Face à cette escalade, Alger ne devrait pas rester passive. Selon des sources gouvernementales françaises, la riposte algérienne pourrait inclure :
L’Algérie pourrait aussi exiger une renégociation des accords sur les biens immobiliers français en Algérie. Selon l’agence APS, 61 propriétés sont exploitées par la France sur le territoire algérien à des loyers très bas, un dossier que le gouvernement algérien souhaite désormais remettre sur la table des négociations.
Cette montée des tensions entre Paris et Alger intervient dans un contexte déjà marqué par des différends récurrents sur les questions migratoires et diplomatiques. Les restrictions de visas décidées en 2021 avaient déjà provoqué une crise, avant d’être partiellement levées en 2022 sous l’impulsion d’Emmanuel Macron.
Mais cette fois, la situation semble plus grave. L’Algérie représente ou représentait … un partenaire clé pour la France sur les questions énergétiques, économiques et sécuritaires. Une rupture des relations bilatérales pourrait avoir des répercussions importantes sur les flux migratoires, les échanges commerciaux et la coopération stratégique entre les deux pays.
Reste à savoir si cette crise pourra être désamorcée rapidement ou si elle débouchera sur une dégradation durable des relations franco-algériennes.
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