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Crise entre Alger et Paris : Retailleau annonce suspendre les accords de 2007 sur les exemptions de visa

Crise entre Alger et Paris : Retailleau annonce suspendre les accords de 2007 sur les exemptions de visa

Les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie continuent de s’intensifier. En réponse au refus d’Alger d’accepter une liste d’une soixantaine de ressortissants à expulser, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé la suspension des accords de 2007, relatifs à l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques algériens.

Une crise diplomatique qui s’envenime

L’Algérie a rejeté catégoriquement la demande de la France d’expulser certains de ses ressortissants présents sur le territoire français. Dans un communiqué, Alger a dénoncé des « menaces, velléités d’intimidation, injonctions et ultimatums » de la part de Paris. Cette réponse ferme intervient alors que les relations entre les deux pays sont marquées par des différends croissants sur la question migratoire.

Face à ce refus, Bruno Retailleau a affirmé que la France allait mettre en place une « réponse graduée » pour faire pression sur Alger. Il a notamment justifié cette décision en accusant l’Algérie de ne pas respecter l’accord de 1994, qui encadre la circulation des ressortissants algériens en France.

Que prévoient les accords de 2007 suspendus par la France ?

Signés en 2007, ces accords bilatéraux offraient aux détenteurs de passeports diplomatiques et de service algériens une exemption de visa pour se rendre en France. Ils s’inscrivaient dans un cadre plus large de coopération entre les deux pays, facilitant les déplacements des officiels algériens en France.

Avec leur suspension, les titulaires de ces passeports devront désormais obtenir un visa avant d’entrer en territoire français, une mesure qui pourrait compliquer les relations diplomatiques et restreindre les échanges institutionnels entre Paris et Alger.

Une réponse ferme d’Alger

L’Algérie a vivement réagi en rappelant les accords bilatéraux de 1974 et 1994, qui, selon elle, constituent « le cadre de référence principal en matière consulaire entre les deux pays ». Le gouvernement algérien a également insisté sur le respect des droits des personnes visées par les mesures d’éloignement et a critiqué la volonté de Paris de modifier unilatéralement les procédures traditionnelles d’expulsion, qui passent normalement par un dialogue entre chaque préfecture et le consulat algérien.

Cette montée des tensions s’inscrit dans un contexte plus large de refroidissement des relations entre la France et l’Algérie, marqué par des différends sur la mémoire coloniale, la coopération économique et la gestion des flux migratoires.

Vers une escalade des tensions ?

La suspension des accords de 2007 pourrait aggraver la crise diplomatique entre les deux pays. Alger pourrait réagir en prenant des mesures de réciprocité à l’égard des officiels français se rendant en Algérie. De plus, ce nouvel épisode s’ajoute à une série de tensions ayant marqué les relations franco-algériennes ces derniers mois, notamment autour du statut des Algériens en France et des restrictions migratoires.

Reste à savoir si cette décision entraînera une rupture diplomatique plus profonde ou si un compromis pourra être trouvé dans les semaines à venir. En attendant, ce bras de fer entre Paris et Alger risque de peser sur les relations bilatérales et d’exacerber les tensions déjà existantes sur la scène politique des deux pays.

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