Interpellé sur le Projet d’amendement des statuts de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Mourad Hattab (banquier) a déclaré à Tunisie Numérique qu’il faut privilégier de parler de la politique monétaire et des missions (stabilité du taux de change et maîtrise de l’inflation) de la banque centrale que d’évoquer son indépendance.
“Depuis 2016, la hausse du taux directeur et du coût de la dette intérieure et la régression de la marge de manœuvre de l’Etat pour préserver le taux de change du dinar font polémique”, ajoute Mourad Hattab qui a déclaré que le Projet d’amendement du statut de la BCT est composé de plusieurs axes dont notamment la possibilité de permettre à la BCT un financement direct du budget.
“Cette initiative législative n’a pas été présentée pour rendre la banque centrale la caverne d’Ali Baba pour l’Etat. Le projet d’amendement prévoit l’autorisation à la BCT de financer le budget de l’Etat à hauteur de 3% du PIB. Notons que le taux directeur impacte aussi le paysage économique et financier”, explique Mourad Hattan.
Et d’ajouter que “plusieurs expériences internationales dans plusieurs pays où la banque centrale était l’unique partie à déterminer la politique monétaire ont montré l’insuffisance de cette approche”.
Mourad Hattab a estimé que le volet lié à l’indépendance de la banque centrale dans le nouveau projet d’amendement du statut de la BCT pourrait avoir un impact positif sur le coût de la dette intérieure et sur le taux de change du dinar parce que les emprunts syndiqués en monnaies étrangères accordés à l’Etat avaient un coût élevé. “Je prévoit la baisse de 100 points du taux directeur de la BCT à partir du mois prochain et cette baisse va continuer”, estime Mourad Hattab.
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