À partir de ce mercredi, les citoyens de l’Union européenne — à l’exception de l’Irlande — devront obligatoirement obtenir une Autorisation de voyage électronique (ETA) pour se rendre au Royaume-Uni.
Cette formalité s’ajoute à la série de nouvelles mesures post-Brexit mises en place par Londres pour renforcer le contrôle de ses frontières.
L’ETA coûte actuellement 10 livres sterling (environ 12 euros), mais son tarif passera à 16 livres (environ 19 euros) à partir du 9 avril 2025. Cette autorisation est valable deux ans et permet des séjours multiples au Royaume-Uni, dans la limite de six mois par visite. En cas de changement de passeport, une nouvelle demande est requise.
La demande se fait en ligne, via l’application “UK ETA” ou sur le site officiel gov.uk. Il suffit de transmettre une photo du passeport, un autoportrait et de régler les frais. L’autorisation est en général délivrée rapidement, mais le ministère de l’Intérieur britannique recommande un délai de trois jours ouvrables, en cas de vérifications complémentaires.
Ce dispositif, comparable à l’ESTA américain, a été initialement lancé en 2023 pour les ressortissants du Qatar, avant d’être élargi à d’autres pays du Golfe, puis aux États-Unis, au Canada et à l’Australie en janvier dernier. Fin 2024, environ 1,1 million d’autorisations ETA avaient été délivrées.
Selon le gouvernement britannique, cette nouvelle mesure s’inscrit dans une stratégie de numérisation de la politique migratoire. « L’expansion de l’ETA au monde entier confirme notre engagement à renforcer la sécurité grâce à la technologie et à l’innovation », a déclaré le 5 mars dernier Seema Malhotra, secrétaire d’État à la Migration et à la Citoyenneté.
Certaines catégories restent toutefois exemptées de cette obligation :
Les détenteurs d’un passeport britannique ou irlandais ;
Les résidents permanents au Royaume-Uni ;
Les élèves de moins de 18 ans venant de France dans le cadre d’un voyage scolaire ;
Les passagers en transit sans franchissement des frontières, dans les aéroports de Heathrow et Manchester.
À partir du 2 avril, tous les autres voyageurs — y compris ceux qui transitent par des aéroports nécessitant un passage par les contrôles — devront obligatoirement détenir une ETA ou un visa.
En réponse, l’Union européenne prévoit de lancer en 2026 son propre système, baptisé ETIAS (European Travel Information and Authorisation System), qui exigera une autorisation de voyage électronique pour entrer dans 30 pays européens. Une façon pour Bruxelles de s’aligner sur des pratiques désormais devenues la norme sur plusieurs continents.
Cette évolution marque un tournant dans les formalités de mobilité internationale, même entre alliés historiques. Pour les voyageurs européens, le Royaume-Uni ne sera désormais plus un accès sans contraintes, rappelant que le Brexit a modifié en profondeur les règles de circulation des personnes sur le Vieux Continent.
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