Une vive polémique secoue la France après la publication d’un tweet raciste visant une liste de médecins d’origine maghrébine exerçant dans le département de l’Oise. À l’origine, un membre du parti d’extrême droite Reconquête, Guillaume Bensoussan, qui a diffusé un message jugé discriminatoire et stigmatisant.
Le message posté sur le réseau social X (ex-Twitter), accompagné d’une capture d’écran présentant les noms à consonance arabe de plusieurs médecins de Beauvais, a été vu plus de 15,9 millions de fois depuis samedi.
Dans ce post, Bensoussan commente : « Le Grand Remplacement est une théorie raciste et complotiste d’extrême droite, épisode XXXVIII », reprenant de manière ironique une dénonciation pour, en réalité, la renforcer.
Une attaque ciblée contre les soignants d’origine maghrébine
La publication vise explicitement des praticiens d’origine nord-africaine travaillant dans des hôpitaux français. Ce type de ciblage, assimilé à un fichage ethnique, a immédiatement suscité une vague d’indignation, allant bien au-delà du cercle des partis de gauche.
Pour de nombreux observateurs, cette attaque n’est pas seulement raciste : elle est également dangereuse à l’heure où le système hospitalier français repose en partie sur l’apport des médecins étrangers, dont beaucoup sont issus du Maghreb.
Une indignation politique transpartisane
La réaction a été rapide. Antoine Léaument, député de La France Insoumise, a rappelé que ces médecins « sauvent des vies tous les jours » et a fustigé « la théorie raciste et complotiste d’extrême droite » que constitue le Grand Remplacement. Naïma Moutchou, députée du parti Horizons (centre-droit), a dénoncé une tentative honteuse de « ficher des patronymes ». Quant à Linda Kebbab, syndicaliste policière habituellement proche de la droite sécuritaire, elle a dénoncé une « chasse aux noms arabes/amazighs ».
Même le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, s’est insurgé contre ce qu’il qualifie de dérive xénophobe : « Le serment d’Hippocrate est tellement plus glorieux que vos inepties », a-t-il adressé à l’auteur du post.
Un climat préoccupant
Cette affaire s’inscrit dans un contexte politique où les discours identitaires et la défiance envers l’immigration prennent une place croissante dans le débat public en France. L’épisode met en lumière une nouvelle forme de stigmatisation : celle de professionnels de santé engagés dans le service public, visés pour leur nom, et non leur compétence.
À l’heure où la France manque cruellement de médecins, notamment dans les services d’urgences, de telles attaques suscitent un malaise profond, et rappellent que le racisme n’épargne désormais aucun pan de la société, pas même ceux qui, chaque jour, sauvent des vies.
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