Le juge d’instruction du tribunal de première instance de Ben Arous a émis, lundi, deux mandats de dépôt à l’encontre de deux cadres de la Pharmacie centrale de Tunisie, dont une femme, pour des accusations liées à l’exploitation abusive de leur fonction publique.
Les charges incluent l’obtention indue d’avantages personnels ou pour autrui et des dommages causés à l’administration.
Le dossier, datant de 2015, porte sur la disparition d’une « formule technique » utilisée pour la fabrication locale de médicaments. Cette formule avait été développée pour réduire les importations et économiser des devises étrangères. Toutefois, il a été découvert que cette même technique s’était retrouvée dans les mains d’une entreprise privée, concurrente de la Pharmacie centrale.
L’enquête, qui a révélé des irrégularités majeures, a conduit à la mise en cause de deux cadres de la Pharmacie centrale, dont une chef de service. Ces derniers auraient exploité leur position pour permettre l’accès à ces données sensibles, au détriment de l’administration publique.
Après leur garde à vue, les deux cadres ont comparu devant le juge d’instruction, qui a décidé de les placer en détention préventive. Les investigations se poursuivent pour déterminer les responsabilités exactes et l’étendue des pertes subies par l’État dans cette affaire.
Cette affaire met en lumière des pratiques préoccupantes dans la gestion des ressources stratégiques en Tunisie. La Pharmacie centrale, chargée d’assurer un approvisionnement stable en médicaments pour le pays, se trouve au cœur d’une controverse qui pourrait affecter sa réputation et sa capacité à remplir sa mission.
Ce dossier rappelle l’importance de renforcer les mécanismes de contrôle interne pour éviter de telles dérives, en particulier dans des secteurs aussi cruciaux que la santé publique.
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