Economie

Développement en Afrique : un décalage avec les puissances mondiales

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La question du développement en Afrique est au cœur des discussions internationales, mais un récent rapport souligne un désalignement inquiétant entre les priorités des puissances mondiales et celles du continent.

Alors que les sommets internationaux se multiplient, les attentes africaines semblent souvent ignorées, laissant entrevoir une dynamique complexe où les intérêts géopolitiques dominent.

Un cadre international en mutation

Les sommets Afrique-puissances mondiales, tels que le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) et le G20, sont censés être des plateformes pour aborder les enjeux de développement. Cependant, ces rencontres sont souvent marquées par des accords qui privilégient les intérêts des pays hôtes.

Par exemple, lors du FOCAC, l’accent est mis sur des projets d’infrastructure qui, bien qu’importants pour l’Afrique, sont principalement orientés vers l’initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie. Cette initiative vise à renforcer le commerce entre la Chine et l’Europe en utilisant l’Afrique comme un maillon stratégique pour sécuriser l’approvisionnement en matières premières.

Vision centrée sur l’exportation de ressources

Le rapport met en lumière une tendance préoccupante : les accords signés lors de ces sommets réduisent souvent l’Afrique à un rôle d’exportateur de ressources brutes. Les investissements sont concentrés dans des secteurs comme les transports, l’énergie et les mines, sans véritablement s’attaquer aux besoins fondamentaux du continent tels que la santé, l’éducation ou la sécurité alimentaire. Cette situation soulève des questions sur la durabilité de ces initiatives et leur impact réel sur le développement socio-économique.

L’Union africaine (UA) a formulé des attentes claires pour les sommets internationaux, basées sur son Agenda 2063 qui vise à transformer le continent en un espace prospère et intégré. Les priorités incluent la croissance inclusive, la sécurité alimentaire et la transition énergétique. Toutefois, ces objectifs ne semblent pas toujours trouver écho dans les discussions menées lors des sommets. Les dirigeants africains expriment leur frustration face à ce manque d’alignement et appellent à une réévaluation des engagements pris par les puissances mondiales.

La présidence sud-africaine du G20 en 2025 pourrait représenter une occasion unique pour faire entendre la voix du continent et promouvoir un développement qui soit réellement bénéfique pour ses populations.

Les résultats du rapport révèlent un besoin urgent d’une approche plus collaborative et respectueuse des aspirations africaines. L’avenir du développement sur le continent dépendra de la capacité à établir un dialogue authentique où chaque partie prenante peut contribuer à une vision partagée.

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek