Dans un nouveau revirement commercial, les autorités douanières américaines ont publié vendredi 11 avril une liste actualisée excluant les produits électroniques grand public — dont les smartphones — des mesures de droits de douane réciproques. Cette décision intervient après l’annonce récente du président Donald Trump visant à maintenir une surtaxe douanière généralisée de 10 % sur la plupart des importations, à l’exception notable de la Chine, lourdement taxée à hauteur de 145 %.
Concrètement, les produits tels que les téléphones mobiles, ordinateurs portables, cartes mémoire ou encore écrans plats ne seront pas concernés par ces nouvelles taxes. Cette exemption s’applique également, selon Bloomberg, à certains équipements utilisés pour la fabrication de semi-conducteurs.
Toutefois, des sources proches du dossier indiquent que ces catégories pourraient faire l’objet d’une tarification spécifique dans un avenir proche.
Une bouffée d’oxygène pour les consommateurs et les géants technologiques
Pour les consommateurs américains, cette mesure est une bonne nouvelle qui permet d’éviter une hausse immédiate des prix sur des produits de première nécessité technologique. Du côté des industriels, Apple et Samsung peuvent souffler. La plupart de leurs produits, notamment les iPhones, sont assemblés en Chine et importés aux États-Unis. Une application stricte des droits de douane aurait été catastrophique pour leurs marges ou aurait entraîné une hausse brutale des prix de vente.
Apple, en particulier, était dans la ligne de mire depuis plusieurs semaines. Le 8 avril, son action avait chuté de près de 30 % par rapport à la semaine précédente, en grande partie en raison des incertitudes liées aux mesures tarifaires américaines. L’entreprise californienne, qui dépend toujours largement des chaînes d’assemblage situées en Chine, avait même organisé en urgence des transferts massifs d’iPhones depuis l’Inde pour éviter un goulet d’étranglement commercial.
Un équilibre instable dans la guerre commerciale
Cette décision des autorités douanières américaines semble viser un double objectif : protéger les consommateurs tout en maintenant une pression stratégique sur la Chine. Elle illustre également les limites de la guerre commerciale en cours, dans laquelle certains produits jugés essentiels — tant pour le quotidien des citoyens que pour l’économie numérique américaine — bénéficient de traitements de faveur.
Reste à savoir si ces exemptions tiendront dans le temps, alors que l’administration Trump multiplie les annonces contradictoires sur sa politique commerciale. La guerre des tarifs, bien que temporairement atténuée pour le secteur de l’électronique, continue de peser sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les mois à venir pourraient voir de nouvelles révisions ou extensions des listes douanières, en fonction de l’évolution des négociations avec Pékin.
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