Dans un communiqué officiel publié dimanche soir, le ministère de la Santé a annoncé le succès des premières opérations d’ablation de la prostate au laser à l’hôpital Charles Nicolle de Tunis, une première nationale qui vise à améliorer la qualité des soins en Tunisie, notamment pour les patients souffrant d’hyperplasie bénigne de la prostate. Le ministère a salué cette avancée qui renforce la position du secteur public de la santé dans l’utilisation des technologies médicales les plus avancées.
À ce sujet, Dr Ahmed Hammami, urologue, a révélé ce lundi 14 avril 2025, dans une déclaration à Tunis Numérique, des détails importants sur cette technique laser moderne employée pour le traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate, laquelle représente une avancée significative malgré sa disponibilité encore limitée en Tunisie.
Le Dr Hammami a expliqué que cette technologie repose sur un laser puissant d’une capacité atteignant 120 watts, permettant de réaliser des interventions avec une grande efficacité, en particulier pour les cas où la prostate dépasse 80 à 100 grammes, qui nécessitaient auparavant une chirurgie traditionnelle. Il a ajouté que le coût de cet appareil est élevé, oscillant entre 500 000 et 600 000 dinars tunisiens, ce qui explique sa rareté dans les hôpitaux publics.
Il a précisé que l’hôpital Charles Nicolle est actuellement la seule institution publique à disposer de cet équipement avancé, où trois opérations réussies ont été réalisées, constituant ainsi une première non seulement en Tunisie mais aussi en Afrique du Nord et dans le monde arabe.
Le Dr Hammami a souligné que l’utilisation du laser pour l’ablation de la prostate offre plusieurs avantages aux patients, notamment une réduction significative du temps d’hospitalisation. Le patient peut retirer la sonde urinaire dans un délai de 24 à 48 heures après l’opération, contre des périodes beaucoup plus longues avec la chirurgie conventionnelle.
Malgré ces bénéfices, le Dr Hammami a insisté sur la nécessité de mettre en place des programmes de formation spécialisés pour les jeunes médecins résidents, en France ou dans d’autres pays européens de référence, car la maîtrise de cette technique requiert la pratique d’au moins 50 interventions pour garantir la compétence nécessaire, compte tenu de la complexité de l’opération et du risque de complications.
Il a également noté que la technique du laser est répandue depuis plusieurs années en Europe et en Afrique du Sud, alors qu’elle reste encore limitée dans le monde arabe. Il a estimé que la Tunisie figure parmi les pays pionniers dans l’adoption de cette méthode, comparée à d’autres pays comme le Maroc, l’Algérie ou l’Égypte.
Concernant les coûts des interventions, Dr Hammami a expliqué qu’une opération d’ablation de la prostate par endoscopie classique coûte environ 4 000 dinars, tandis que le recours à la technique laser double presque ce montant, atteignant entre 7 000 et 8 000 dinars dans le secteur privé. D’où la nécessité, selon lui, d’assurer un soutien gouvernemental et une couverture sociale pour alléger la charge financière des patients.
Il a conclu en affirmant l’importance d’investir dans cette technologie de pointe, étant donné son impact positif considérable sur la santé des patients, soulignant qu’elle représente l’avenir du traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate en Tunisie et qu’elle deviendra un atout national majeur une fois généralisée dans les établissements de santé publics.
À noter, comme l’a rappelé le ministère de la Santé dans son communiqué, que ce succès est le fruit des efforts d’une équipe médicale d’exception à l’hôpital Charles Nicolle, consolidant ainsi la capacité des hôpitaux publics à offrir des soins médicaux précis et avancés aux patients, dans l’attente de l’élargissement de cette technologie à d’autres institutions de santé à travers le pays.
À signaler également qu’une clinique privée à Sfax, unique à l’échelle nationale, avait déjà recours depuis plusieurs années à la technique du laser pour le traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate.
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