Dans un nouveau rapport sur le commerce mondial, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) revient sur les mesures douanières américaines et fait état d’inquiétudes sur l’impact des tensions commerciales sur les économies les plus vulnérables.
La Cnuced appelle avec insistance à l’exemption des économies les plus pauvres et les plus vulnérables des droits de douane n’ayant aucun impact sur le déficit commercial étasunien.
Cet appel fait suite à l’annonce récente par l’Administration américaine de mesures tarifaires à l’encontre de 57 pays, dans le but de rectifier le déficit commercial des Etats-Unis avec ses partenaires internationaux.
Face au tollé provoqué par ces mesures, la Maison-Blanche a fait volte-face, la semaine dernière, en annonçant un moratoire de 90 jours sur les hausses de droits de douane, qui allaient de 11% pour le Cameroun à 50% pour le Lesotho.
Dans son rapport sur l’impact des tarifs réciproques sur les petites économies vulnérables, la Cnuced constate que « dans de nombreux cas, les droits de douane réciproques affectent ces économies de manière disproportionnée, sans pour autant réduire significativement le déficit commercial américain ni contribuer à la collecte de recettes douanières supplémentaires ».
En effet, contrairement aux arguments de l’Administration américaine pour justifier l’augmentation des tarifs douaniers dans le but de réduire le déficit commercial avec les partenaires des Etats-Unis, la Cnuced précise que les petits pays et les pays les moins avancés représentent une part marginale du déficit commercial des Etats-Unis.
Le rapport donne l’exemple de « 28 des partenaires commerciaux concernés qui contribuent chacun à moins de 0,1% du déficit commercial total des Etats-Unis ».
Pourtant, l’imposition de « droits de douane réciproques » affectera de manière disproportionnée leur capacité à exporter vers le marché américain. Aussi, la majorité des partenaires commerciaux confrontés à des droits de douane réciproques « ne générerait que des revenus supplémentaires minimes pour les Etats-Unis, même si les volumes d’importations restent inchangés ».
Dans le cas de 36 pays parmi eux, les nouveaux tarifs douaniers généreraient moins de 1% des recettes douanières américaines actuelles. « Les principaux exportateurs de pétrole, comme la Guyane et le Nigeria, n’ajouteraient que très peu, car le pétrole est exempté de tout droit de douane supplémentaire », note le rapport.
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