La Bourse de Tokyo a connu lundi 5 aout 2024 sa pire chute depuis quarante ans, le Nikkei 225 dégringolant de 12,4%, battant le record du “lundi noir” de 1987.
Les investisseurs, inquiets par le rapport du Bureau of Labor Statistics américain indiquant un taux de chômage en hausse, ont paniqué. Le taux de chômage aux États-Unis est passé à 4,3% en juillet, contre 4,1% en juin. La situation a été exacerbée par des craintes liées à la politique monétaire américaine et les tensions sur le marché du travail.
Effet domino sur les marchés mondiaux
Les répercussions ont été ressenties à l’échelle mondiale. À Paris, le CAC 40 a chuté de 2,5% à l’ouverture, atteignant un plus bas de -3% en matinée, avant de se stabiliser. À Wall Street, le Dow Jones a ouvert en baisse de 2,8%. Le Japon, fortement dépendant du marché américain, a particulièrement souffert de ce tassement économique.
Réaction de la Bank of Japan
La Bank of Japan (BoJ) a surpris les marchés en relevant ses taux directeurs, estimant que l’inflation resterait à 2%. Cette décision a provoqué une vente massive d’actions japonaises par des investisseurs étrangers, affaiblissant encore davantage des entreprises comme Toyota, Honda, Nintendo et Mitsubishi, qui ont vu leurs actions chuter de 20% sur une semaine.
Critiques de la politique monétaire américaine
La Réserve fédérale américaine (FED) est jugée en retard par les investisseurs. Contrairement à la Banque centrale européenne (BCE) qui a déjà abaissé ses taux, la FED n’a pas encore bougé, craignant une inflation persistante.
Les prévisions de la Deutsche Bank suggèrent maintenant quatre baisses de taux en 2024, un scénario inédit en dehors des périodes de récession. Les résultats mitigés de géants technologiques comme Amazon, Microsoft et Apple, ainsi que les inquiétudes sur l’économie chinoise, alimentent également les craintes des marchés.
Perspectives incertaines
Les inquiétudes sont amplifiées par les mauvais résultats des entreprises technologiques et les difficultés économiques de la Chine, qui peine à relancer sa consommation intérieure.
En attendant de nouveaux indicateurs économiques cette semaine, le climat reste tendu sur les marchés financiers mondiaux.
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