Le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, a ordonné ce samedi le retrait des licences de 16 agences de voyage et la poursuite judiciaire de leurs responsables pour avoir frauduleusement organisé des voyages de pèlerinage non autorisés.
Ces agences n’ont fourni aucun service aux pèlerins, entraînant de graves conséquences, selon un communiqué du Conseil des ministres.
Le communiqué précise que 16 agences de voyage ont été initialement identifiées pour avoir organisé des pèlerinages de manière illégale. Le Premier ministre a demandé le retrait immédiat de leurs licences et leur renvoi devant le procureur général. De plus, ces entreprises seront condamnées à des amendes au profit des familles des pèlerins décédés.
La mission officielle égyptienne pour le pèlerinage de cette année comptait plus de 50 000 pèlerins.
Cependant, le nombre total de décès de pèlerins cette année s’élève à 1126 jusqu’à aujourd’hui. Plus de la moitié de ces décès concernent des Égyptiens, beaucoup étant causés par la chaleur extrême.
Les défis du pèlerinage sans permis
Chaque année, des centaines de milliers de musulmans accomplissent le pèlerinage à La Mecque, après avoir obtenu les permis nécessaires. Chaque pays dispose d’un quota spécifique de pèlerins.
Cependant, en raison de la possibilité de ne pas être sélectionnés et de l’augmentation des coûts de voyage et de réservation, des milliers de pèlerins effectuent le pèlerinage sans permis, les privant ainsi des installations climatisées fournies par les autorités saoudiennes aux 1,8 million de pèlerins ayant des permis cette année.
Un responsable saoudien a estimé à environ 400 000 le nombre de pèlerins sans permis cette année, la majorité étant d’une seule nationalité.
Réaction des autorités égyptiennes
Face à la gravité de la situation, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a ordonné jeudi la formation d’une cellule de crise dirigée par le Premier ministre Madbouly pour suivre et gérer les cas de décès parmi les pèlerins égyptiens.
Le communiqué du Conseil des ministres précise que le rapport de la cellule de crise indique que la hausse des décès parmi les pèlerins non enregistrés est due à l’organisation par certaines agences de voyage de programmes de pèlerinage avec des visas de visite personnelle, empêchant les détenteurs de ces visas d’entrer à La Mecque.
Pour contourner ce problème, ces pèlerins empruntent des chemins désertiques à pied sans hébergement adéquat, les exposant à des conditions exténuantes et à des températures élevées.
La tragédie met en lumière la nécessité de réguler strictement les agences de voyage et de garantir des conditions de pèlerinage sûres et légales pour tous les pèlerins.
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