Selon le rapport récemment publié par Climate Analytics, un institut de science et de politique climatique basé à Berlin, l’Afrique subsaharienne est face à un impératif majeur : augmenter considérablement sa capacité en énergies renouvelables d’ici 2030. Alors que les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) visent à ajouter 2900 gigawatts de capacités renouvelables, les 49 nations de l’Afrique subsaharienne doivent quant à elles ajouter 260 gigawatts. Cette disparité soulève des questions cruciales sur les défis et les priorités en matière d’énergie dans la région.
Le rapport, intitulé « Tripling renewables by 2030 – Interpreting the global goal at the regional Level », est un appel à l’action pour accélérer la transition vers les énergies renouvelables dans cette région du globe. Les gouvernements du monde entier se sont engagés lors de la 28e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) à tripler les capacités d’énergies renouvelables d’ici 2030, dans le but crucial de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
L’Afrique subsaharienne se trouve ainsi confrontée à un double défi : d’une part, augmenter massivement ses investissements dans les énergies renouvelables et l’expansion de son réseau électrique, et d’autre part, répondre à une demande énergétique croissante tout en favorisant un développement économique durable. Pour atteindre ces objectifs, les investissements dans les énergies renouvelables et l’expansion du réseau électrique devront passer de 20 milliards de dollars en 2023 à 100 milliards de dollars par an d’ici 2030.
Actuellement, les pays d’Afrique subsaharienne disposent de 60 gigawatts de capacités fossiles qui devront être retirées d’ici 2040, tandis que les pays de l’OCDE doivent se défaire de 1500 gigawatts installés d’ici 2035. Cette différence importante est principalement due à des niveaux de développement économique et industriel différents, ainsi qu’à des modèles énergétiques historiquement distincts.
Un autre élément crucial à considérer est la projection de la demande énergétique dans la région. Bien que la demande d’électricité augmente en Afrique subsaharienne, elle reste globalement inférieure à celle des autres régions du monde. Cependant, cette tendance est en constante évolution avec la croissance démographique, l’urbanisation rapide et l’essor des secteurs industriels et technologiques.
Pour répondre à ces défis, les gouvernements, les organisations internationales et le secteur privé doivent collaborer étroitement pour accélérer la transition vers les énergies renouvelables en Afrique subsaharienne. Cela nécessitera des politiques ambitieuses, des investissements massifs dans les infrastructures énergétiques et un soutien continu pour favoriser l’innovation technologique et le développement durable.
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