Après les mesures exceptionnelles prises par le Président Saïed le 22 septembre 2021, les dirigeants du Mouvement Ennahdha n’ont plus le choix : soit accepter le fait accompli et se plier à la volonté populaire et aux mesures présidentielles, soit résister, avec les conséquences désastreuses que le mouvement avait connues auparavant lorsqu’il avait tenté d’affronter l’État à la fin des années 1980 ensuite au début des années 1990.
Par conséquent, 131 membres ont annoncé leur démission afin d’amortir le choc du 25 juillet 2021 et atténuer la pression populaire que subit Ennahdha et faire diversion en imputant à Ghannouchi leur président éternel la responsabilité de l’échec cinglant du Mouvement dans la gestion de l’État, alors que tous ces membres démissionnaires ont participé activement à toutes les politiques que Ghannouchi leurs avait tracées et en sont donc responsables au même titre que lui voire plus pour certains.
Ces démissions reflètent également la tentative de se camoufler derrière une nouvelle enseigne politique dans les prochains jours par crainte de l’ouverture des dossiers de corruption et de l’organisation secrète, surtout après que le Président, suite à ces mesures exceptionnelles, s’est attribué d’importantes prérogatives judicaires.
Ces démissions sont une question interne qui ne concerne les tunisiens en rien, mais le plus important est que cette méthode est commune à tous les mouvements islamistes. En effet, chaque fois que l’étau se resserre sur ces mouvements, leurs dirigeants font diversion et annoncent leurs démissions, puis reviennent, dès que la tempête passe, à leurs vieilles habitudes à savoir la destruction de l’Etat, la dilapidation de l’argent public, le despotisme et le népotisme…
Pour mémoire, l’attentat de Bab Souika perpétré le 17 février 1991, a été suivi d’un grand nombre de démissions de hauts dirigeants d’Ennahdha en 1991 à l’instar de Benaissa Demni, Fadhel Beldi, Abdelfattah Mourou et Noureddine Bhiri et autres.
Dès 2011, certains de ces démissionnaires ont repris leurs fonctions au sein du Mouvement Ennahdha dès que l’occasion s’est présentée et ont contribué activement à une décennie noire qui s’est soldée par la destruction de l’Etat et à l’appauvrissement du peuple.
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