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Entre crainte et discrétion : La difficile condition des musulmans en Inde

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Le silence imposé

Dans un contexte de montée de l’hindouisme radical, les musulmans en Inde vivent dans une anxiété croissante, contraints de masquer leur identité pour éviter les représailles.

C’est ce que rapporte un journaliste musulman indien dans un article poignant publié par le New York Times. Selon lui, la proclamation de sa foi est devenue un acte risqué depuis l’ascension au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi, décrit comme un leader hindouiste fervent.

Une identité sous couvert

Le journaliste, Mohammed Ali, qui partage son temps entre New York et l’Inde, témoigne de la transformation radicale de son quotidien.

Jadis fier d’exprimer son appartenance religieuse par des salutations en arabe ou par son habillement, il évite désormais toute manifestation externe de son islamité.

En Inde, reconnaître publiquement sa foi musulmane est devenu synonyme de danger, forçant de nombreux musulmans à une discrétion extrême pour se protéger.

Une décennie de stigmatisation

Ali dénonce une stratégie délibérée de la part du gouvernement de Modi visant à marginaliser les plus de 200 millions de musulmans du pays, en les dépeignant comme indésirables et dangereux.

Ce discours a atteint un nouveau creux lors des récentes élections nationales, où Modi a utilisé des termes dégradants pour décrire la communauté musulmane, les traitant de “intrus” dans un pays qu’il souhaite exclusivement hindou.

Une lutte pour l’identité et la reconnaissance

L’article fait aussi ressortir un sentiment de fierté nationale parmi les musulmans indiens, qui ont une longue histoire de contribution à la culture et à l’indépendance de l’Inde.

Ali rappelle que le peuple musulman a combattu contre le colonialisme britannique et a choisi de rester en Inde lors de la partition de 1947. Cependant, il accuse le gouvernement actuel d’effacer cette histoire partagée au profit d’un nationalisme hindou qui exclut et menace.

L’indifférence problématique de la majorité

Le journaliste critique également la passivité de l’élite libérale hindoue, qui, selon lui, a failli à s’opposer efficacement à la montée de l’extrémisme.

Cette élite serait trop attachée à une nostalgie d’un passé tolérant, sans prendre de mesures concrètes pour contrecarrer la vague actuelle d’islamophobie orchestrée par le gouvernement.

En conclusion, l’article du New York Times met en lumière la détérioration alarmante des conditions de vie des musulmans en Inde, coincés entre le marteau d’un gouvernement oppressif et l’enclume d’une société qui se radicalise.

Un appel est lancé pour que la communauté internationale prenne conscience et agisse contre cette discrimination croissante qui, selon Ali, se transforme en politique d’État sous Narendra Modi.

 

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