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Escalade au Liban : 500 morts après des frappes israéliennes, ripostes de Hezbollah

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La situation au Liban a pris une tournure tragique avec la mort de 500 personnes et 1645 blessés, dont des femmes et des enfants, à la suite des frappes aériennes israéliennes sur le sud et l’est du pays. Les raids ont débuté lundi matin et se sont intensifiés dans la nuit. Le ministre de la Santé libanais, Firas Al-Abyad, a confirmé que des hôpitaux, des centres médicaux et des ambulances avaient été touchés par les attaques, aggravant une situation humanitaire déjà critique.

Ces frappes interviennent après des mouvements signalés de Hezbollah dans le sud du Liban, un groupe armé chiite soutenu par l’Iran. L’armée israélienne a justifié son attaque en la qualifiant de “frappe préventive”, affirmant avoir repéré des préparatifs d’attaque de la part de Hezbollah. Il s’agit des frappes les plus violentes sur le territoire libanais depuis le 8 octobre 2023, marquant une nouvelle escalade dans les tensions régionales.

Hezbollah riposte avec des salves de roquettes

En réponse aux frappes israéliennes, Hezbollah a lancé mardi matin plusieurs vagues de roquettes depuis le sud du Liban en direction du nord d’Israël. Le groupe a ciblé spécifiquement trois bases militaires israéliennes, dont l’aéroport militaire de Majiddo à l’ouest de la ville d’Afula, ainsi que la base de Ramat David, située au sud-est de Haïfa. Ramat David est l’une des plus grandes bases aériennes d’Israël, située stratégiquement près des lignes de front avec le Liban, la Syrie, et la Cisjordanie.

Hezbollah a également annoncé avoir visé la base Amos ainsi qu’une usine de production de matériaux explosifs dans la région de Zikhron, à environ 60 km de la frontière libanaise. Ces attaques ont été menées à l’aide de missiles “Fadi 1” et “Fadi 2”, des armes syriennes que Hezbollah avait déjà utilisées lors du conflit de 2006 avec Israël. Les médias israéliens ont confirmé des explosions dans plusieurs zones, notamment dans le nord, autour de Haïfa et dans le district de Galilée.

Réponse israélienne massive

Israël n’a pas tardé à réagir. L’armée israélienne a déclaré avoir mené plus de 650 sorties aériennes et attaqué 1300 cibles liées à Hezbollah au Liban en 24 heures. Les frappes ont visé des infrastructures militaires, des dépôts d’armes et des positions de lancement de missiles. Le porte-parole de l’armée israélienne a indiqué que l’opération militaire, baptisée “Flèches du Nord”, vise à “démanteler les infrastructures de Hezbollah construites au cours des deux dernières décennies.”

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a affirmé que l’armée israélienne démantelait “ce que Hezbollah avait construit en vingt ans”. L’intensité des frappes a conduit à la fermeture de nombreuses écoles et universités au Liban, tandis que les autorités ont ouvert des établissements scolaires pour héberger les déplacés fuyant les zones les plus touchées par les bombardements.

La situation à Haïfa et en Galilée

Le nord d’Israël a également été durement touché par les attaques. Selon les autorités israéliennes, des roquettes ont été tirées sur la région de Haïfa et le Golan. Le matin de mardi, les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs localités, notamment à Haïfa, Acre et dans le district central de Galilée, après des tirs de roquettes provenant du Liban. Selon le quotidien israélien Haaretz, 210 roquettes ont été lancées depuis le Liban en direction d’Israël, certaines ayant été interceptées par le système de défense aérienne, tandis que d’autres ont touché des zones inhabitées.

Des rapports font également état de l’évacuation d’un hôpital à Tibériade, où des patients ont été transférés vers des abris sécurisés. Les forces israéliennes ont signalé que plusieurs soldats avaient été blessés dans la région de Galilée basse après la chute d’un missile près du carrefour de Golani.

Réactions internationales et risque d’escalade

Face à cette spirale de violence, la communauté internationale a rapidement réagi. La France, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a demandé la convocation d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies pour discuter de la situation au Liban. “La France appelle toutes les parties à cesser immédiatement l’escalade et à éviter un embrasement régional qui serait dévastateur pour tous, notamment pour les civils”, a-t-il déclaré.

Le ministre a également exprimé ses préoccupations quant au lourd bilan humain des frappes israéliennes, soulignant que des centaines de civils, dont des enfants, ont été tués lors des dernières attaques. “Ces frappes doivent cesser immédiatement”, a-t-il ajouté, en appelant à une résolution rapide du conflit.

Vers une guerre régionale ?

Des sources israéliennes citées par la chaîne 12 ont indiqué que si le conflit s’étend à Beyrouth ou à Tel Aviv, une guerre totale pourrait éclater. Les mêmes sources précisent qu’Israël se prépare à une riposte de plus grande ampleur de Hezbollah, avec la crainte que l’Iran, principal soutien du groupe libanais, n’entre dans le conflit. Des missiles pourraient être tirés depuis l’Irak ou même l’Iran, aggravant davantage la situation.

Le chef d’état-major israélien, Herzi Halevi, a confirmé que le plan de guerre d’Israël est “souple” et évoluera en fonction de la situation sur le terrain. Cependant, selon des experts militaires, Israël et Hezbollah n’ont pas encore dévoilé l’ampleur réelle de leurs capacités respectives, laissant présager une possible intensification des hostilités dans les jours à venir.

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